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Biden s’en prend aux logiciels espions privés malveillants

AFP|Publié le 27 mars 2023

Biden s’en prend aux logiciels espions privés malveillants

Les logiciels espions sont des outils de surveillance sophistiqués, qui permettent d’accéder à distance à des appareils électroniques. (Photo: Getty Images)

 

Le président américain Joe Biden a pris un décret interdisant l’utilisation de logiciels espions privés malveillants par toutes les branches et agences gouvernementales américaines, a annoncé la Maison-Blanche lundi.
Le texte interdit les logiciels qui posent « des risques importants » de sécurité pour les États-Unis, ou des « risques importants » de détournement par un gouvernement étranger dans le but de violer les droits de la personne, selon un communiqué de la Maison-Blanche. 
Et ce, qu’ils sont fabriqués par des sociétés américaines ou étrangères, précise l’exécutif américain.
Les logiciels espions sont des outils de surveillance sophistiqués, qui permettent d’accéder à distance à des appareils électroniques, en particulier des téléphones intelligents, à l’insu de leurs usagers.
Ils permettent de consulter l’activité et les contenus des appareils électroniques, voire d’en altérer le fonctionnement.
« La prolifération de logiciels espions privés pose un risque spécifique et croissant » pour les États-Unis, en particulier pour « la sécurité des fonctionnaires américains et de leurs familles », constate l’exécutif américain.
50 Américains visés 
Le gouvernement américain a compté à ce jour 50 fonctionnaires, basés dans 10 pays, qui ont été, où pourraient avoir été pris pour cible par des logiciels espions malveillants, a fait savoir un haut responsable de la Maison-Blanche.
« Un nombre croissant de gouvernements étrangers dans le monde ont utilisé cette technologie à des fins de répression », d’« intimidation » et de surveillance, contre « des opposants politiques », « des activistes et des journalistes », constate la Maison-Blanche.
Ce décret du président américain s’inscrit dans le cadre du second « Sommet pour la démocratie », un événement largement virtuel organisé à l’initiative des États-Unis, qui s’ouvre mardi et qui se déroulera sur trois jours.
« Nous pensons que ce décret va donner une impulsion pour réformer un secteur largement dérégulé et qui n’est pas suffisamment contrôlé », a dit le haut responsable déjà cité.
« Nous avons constaté des tentatives de sociétés de logiciels espions pour essayer de s’introduire auprès du gouvernement fédéral, pour lui proposer et lui vendre leurs outils », a expliqué cette source, qui s’exprimait lors d’un entretien avec la presse et qui a requis l’anonymat.
Il a toutefois indiqué que les États-Unis ne rendraient pas publics les noms des éditeurs de logiciels espions dont les produits tombent sous le coup de la nouvelle interdiction.
Le sujet des logiciels espions privés a surgi sur le devant de la scène internationale en particulier à la suite des révélations en cascade autour du logiciel Pegasus, exporté par la société israélienne NSO.
Cette dernière a été placée sur liste noire en novembre 2021 par les États-Unis.
Pegasus
En juillet 2021, une enquête coordonnée de plusieurs médias avait révélé une liste de plus de 50 000 noms d’individus susceptibles d’avoir été surveillés via Pegasus.
Ces allégations ont déclenché des scandales et parfois des procédures judiciaires dans plusieurs pays, dont la création au Parlement européen d’une commission d’enquête spéciale.
Aux États-Unis, le FBI avait reconnu auprès du Guardian avoir acquis une « licence limitée » pour « tester » Pegasus. La police fédérale américaine a assuré qu’elle n’avait jamais utilisé cet outil dans des enquêtes, et qu’elle voulait avant tout en comprendre le fonctionnement.
Meta, la maison-mère de Facebook, a engagé une bataille judiciaire contre NSO, accusée d’avoir utilisé les serveurs de WhatsApp pour mettre en place Pegasus, tandis qu’en novembre 2021, Apple avait attaqué la société israélienne devant la justice fédérale californienne, l’accusant la société israélienne d’avoir implanté le logiciel sur des iPhones.
NSO n’est pas la seule société dans le viseur des Américains. Le ministère du Commerce a ainsi aussi placé une autre société israélienne (Candiru), une société russe (Positive technologies) et une société singapourienne (Computer Security Initiative Consultancy PTE) sur sa liste noire, qui restreint les échanges commerciaux avec les firmes concernées.

 

Le président américain Joe Biden a pris un décret interdisant l’utilisation de logiciels espions privés malveillants par toutes les branches et agences gouvernementales américaines, a annoncé la Maison-Blanche lundi.

Le texte interdit les logiciels qui posent « des risques importants » de sécurité pour les États-Unis, ou des « risques importants » de détournement par un gouvernement étranger dans le but de violer les droits de la personne, selon un communiqué de la Maison-Blanche.

Et ce, qu’ils sont fabriqués par des sociétés américaines ou étrangères, précise l’exécutif américain.

Les logiciels espions sont des outils de surveillance sophistiqués, qui permettent d’accéder à distance à des appareils électroniques, en particulier des téléphones intelligents, à l’insu de leurs usagers.

Ils permettent de consulter l’activité et les contenus des appareils électroniques, voire d’en altérer le fonctionnement.

« La prolifération de logiciels espions privés pose un risque spécifique et croissant » pour les États-Unis, en particulier pour « la sécurité des fonctionnaires américains et de leurs familles », constate l’exécutif américain.

50 Américains visés 

Le gouvernement américain a compté à ce jour 50 fonctionnaires, basés dans 10 pays, qui ont été, où pourraient avoir été pris pour cible par des logiciels espions malveillants, a fait savoir un haut responsable de la Maison-Blanche.

« Un nombre croissant de gouvernements étrangers dans le monde ont utilisé cette technologie à des fins de répression », d’« intimidation » et de surveillance, contre « des opposants politiques », « des activistes et des journalistes », constate la Maison-Blanche.

Ce décret du président américain s’inscrit dans le cadre du second « Sommet pour la démocratie », un événement largement virtuel organisé à l’initiative des États-Unis, qui s’ouvre mardi et qui se déroulera sur trois jours.

« Nous pensons que ce décret va donner une impulsion pour réformer un secteur largement dérégulé et qui n’est pas suffisamment contrôlé », a dit le haut responsable déjà cité.

« Nous avons constaté des tentatives de sociétés de logiciels espions pour essayer de s’introduire auprès du gouvernement fédéral, pour lui proposer et lui vendre leurs outils », a expliqué cette source, qui s’exprimait lors d’un entretien avec la presse et qui a requis l’anonymat. 

Il a toutefois indiqué que les États-Unis ne rendraient pas publics les noms des éditeurs de logiciels espions dont les produits tombent sous le coup de la nouvelle interdiction.

Le sujet des logiciels espions privés a surgi sur le devant de la scène internationale en particulier à la suite des révélations en cascade autour du logiciel Pegasus, exporté par la société israélienne NSO.

Cette dernière a été placée sur liste noire en novembre 2021 par les États-Unis.

Pegasus

En juillet 2021, une enquête coordonnée de plusieurs médias avait révélé une liste de plus de 50 000 noms d’individus susceptibles d’avoir été surveillés via Pegasus.

Ces allégations ont déclenché des scandales et parfois des procédures judiciaires dans plusieurs pays, dont la création au Parlement européen d’une commission d’enquête spéciale.

Aux États-Unis, le FBI avait reconnu auprès du Guardian avoir acquis une « licence limitée » pour « tester » Pegasus. La police fédérale américaine a assuré qu’elle n’avait jamais utilisé cet outil dans des enquêtes, et qu’elle voulait avant tout en comprendre le fonctionnement.

Meta, la maison-mère de Facebook, a engagé une bataille judiciaire contre NSO, accusée d’avoir utilisé les serveurs de WhatsApp pour mettre en place Pegasus, tandis qu’en novembre 2021, Apple avait attaqué la société israélienne devant la justice fédérale californienne, l’accusant la société israélienne d’avoir implanté le logiciel sur des iPhones.

NSO n’est pas la seule société dans le viseur des Américains. Le ministère du Commerce a ainsi aussi placé une autre société israélienne (Candiru), une société russe (Positive technologies) et une société singapourienne (Computer Security Initiative Consultancy PTE) sur sa liste noire, qui restreint les échanges commerciaux avec les firmes concernées.