Norda Stelo : protéger la ville de l'océan


Édition du 03 Juin 2017

Norda Stelo : protéger la ville de l'océan


Édition du 03 Juin 2017

Norda ­Stelo a participé à la réhabilitation des berges de ­Cotonou, la capitale du ­Bénin.

Alors que la capitale économique du Bénin, Cotonou, perdait en moyenne 13 m de rivage à cause de l'érosion, la firme de génie-conseil québécoise Norda Stelo y a mené une importante opération pour stopper l'avancée de la mer sur la ville. «Pendant le projet, j'ai vu des maisons et des complexes hôteliers se faire emporter par les flots. C'était vraiment une urgence», raconte Paul Gendron, ingénieur et chef de projet.

Cet ouvrage de réhabilitation des berges, évalué à 100 millions de dollars américains, a été réalisé par la firme de génie-conseil québécoise avec ses partenaires (Baird Engineering, ECCO-GC et l'entreprise Boskalis) sur une période de six ans. Ce projet, le plus important en matière de protection côtière dans le golfe de Guinée, a d'ailleurs valu à Norda Stelo de recevoir le Grand prix du génie-conseil québécois 2017, dans la catégorie International.

Pour y arriver, l'équipe a répandu plus de 600 000 m3 de sable sur les 7 km de rivage à protéger. Mais surtout, elle y a construit huit immenses épis. Ces imposants ouvrages de pierre et de béton, des brise-lames s'allongeant perpendiculairement à la rive, jouent le rôle de capteurs de sédiments. «C'était un défi de travailler dans ce contexte, car les plages changent beaucoup d'une journée à une autre. Il arrivait que les chemins d'accès au chantier soient inaccessibles ou détruits par l'érosion», se souvient Paul Gendron. L'équipe a donc dû apprendre à composer avec les aléas de dame nature qui façonnent la grève.

Autre particularité : la difficulté à s'alimenter en pierres assez lourdes pour construire les épis, alors que la carrière la plus proche se trouvait à plus de 200 km du chantier. «La puissance des camions était souvent insuffisante pour transporter ce genre de cargaison, et les routes étaient parfois difficilement praticables», explique pour sa part Paul Picard, directeur du segment marchés étrangers. L'équipe a donc mis sur pied une usine produisant des «X-blocs», des pierres moulées dans le béton, ce qui lui a permis non seulement de faciliter son approvisionnement, mais aussi de créer des emplois localement.

Le chantier a été terminé avant la date prévue, se félicite aussi Paul Gendron. «Nous avons posé la dernière pierre après 21 mois, soit en avance par rapport à l'échéancier de construction. De plus, nous avons eu un dépassement de coûts de seulement 0,6 %, même si le gouvernement nous avait demandé quelques travaux imprévus en cours de route.» C'est presque miraculeux, car les travaux se déroulaient en pleine ville ! La bonne connaissance de l'Afrique n'a pas non plus nui à cette performance.

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