Les cabinets d'avocats déménagent en région


Édition du 03 Octobre 2015

Les cabinets d'avocats déménagent en région


Édition du 03 Octobre 2015

Esprit de confrérie

Il y a de nombreux avantages à pratiquer hors des grandes villes, dont la qualité de vie et le coût inférieur pour y habiter.

«Il est plus facile en région de concilier vie professionnelle et vie familiale, ce que recherche la jeune génération», indique Christine Jutras, présidente de l'Association des avocats et avocates de province. D'un point de vue professionnel, les bureaux de région sont souvent plus familiaux, offrent une plus grande proximité et sont plus conviviaux.

La pratique hors des grandes villes permet également plus d'autonomie et de flexibilité, dans une atmosphère courtoise. «C'est un petit milieu, on se croise tout le temps ! explique Christine Jutras. C'est moins anonyme que les grandes villes. Il y a un esprit de confrérie très présent, un contact plus direct avec le justiciable.» En région, les jeunes diplômés sont mis dans le bain immédiatement, ce qui suppose une pratique plus diversifiée.

Les prix des baux commerciaux et des taxes municipales sont aussi plus faibles hors des grands centres. Cela peut se répercuter sur les tarifs des professionnels, d'ordinaire plus concurrentiels. «Ça joue un rôle, même si on ne sera jamais l'Inde des services juridiques, indique Normand Therrien. On accorde environ 40 % d'escompte par rapport à un avocat d'un cabinet montréalais.» Mais les coûts structurels moindres ne font pas forcément baisser les taux horaires des avocats de grands cabinets, souvent basés sur une grille salariale unique.

Regroupement et fusion

Pour Normand Therrien, pas de doute, il est intéressant d'aller en région... mais pas trop loin. «Rester autour des grandes villes permet de garder une structure de coût plus basse, mais de continuer à attirer des clients et des talents. Et en périphérie de Montréal, il y a de belles entreprises qui ont des besoins juridiques...»

Le cabinet a en effet ouvert un bureau à Brossard en 2011, puis à Laval en janvier dernier. L'avocat conseille en outre de se regrouper entre professionnels, «sinon les régions ne vont jamais pouvoir attirer de mandats payants, dont le défi professionnel est plus intéressant».

La délocalisation se fait en effet souvent par l'intermédiaire de fusions avec des cabinets déjà établis en région - par exemple, le cabinet Lavery qui a acquis deux bureaux, à Sherbrooke et à Trois-Rivières. Les grands groupes sont à la recherche de cabinets régionaux, et on devrait assister à plusieurs rapprochements au cours des prochaines années. «Il est important de bien connaître le territoire, insiste Éric Beauchesne. Si quelqu'un vient juste planter son drapeau à un endroit, sans affinité avec les gens du coin, ça ne va pas fonctionner.»

Quoi qu'il en soit, l'équilibre entre les régions et les grandes villes est appelé à se recréer, pense l'avocat. Avec la mondialisation, la concurrence vient aussi de l'étranger. «Les barrières tombent, on n'est plus en vase clos, conclut Normand Therrien. Mais si la concurrence vient de plus en plus loin, on peut aussi aller chercher les clients plus loin.»

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