Le Monastère des Augustines : quand l'histoire se conjugue au présent


Édition du 03 Juin 2017

Le Monastère des Augustines : quand l'histoire se conjugue au présent


Édition du 03 Juin 2017

L’équipe de ­Cima+ a déployé d’importants efforts pour conserver l’authenticité du site des ­Augustines.

Offrir les plus hauts standards de confort dans un bâtiment datant de 1639 sans le dénaturer. C'est le défi qu'a relevé la firme Cima+ lors de la conversion du Monastère des Augustines, couvent transformé en lieu d'hébergement et de ressourcement. Un projet de 42 millions de dollars conciliant héritage historique et développement durable.

Une opération qui a permis à la firme BBA de remporter le Grand prix du génie-conseil québécois 2017, dans la catégorie Bâtiment, mécanique et électrique. Le projet a aussi reçu une mention pour son caractère visionnaire. «Le principal défi dans ce dossier, c'était de réussir à mettre cet édifice comptant presque 400 ans aux normes d'aujourd'hui, tout en conservant l'esprit du lieu», raconte Luc Jolicoeur, associé et vice-président principal bâtiment chez Cima+.

«Dès que le projet a commencé, nous sommes allés passer la journée au monastère pour nous imprégner de l'ambiance et comprendre les préoccupations des religieuses», se rappelle l'ingénieur. En effet, les Augustines voulaient non seulement léguer ce joyau patrimonial, mais également laisser en héritage leur riche histoire. Ces installations situées en plein coeur du Vieux-Québec ont accueilli le plus ancien monastère-hôpital en Amérique du Nord. Un héritage qu'il fallait préserver et mettre en valeur.

Les travaux, qui ont duré trois ans, auront permis la conversion des anciennes «cellules» en une soixantaine de chambres, l'aménagement d'une aire de restauration, d'une boutique, de salles pour événements, mais aussi d'un musée, d'une réserve muséale et d'un centre regroupant les archives des 12 monastères-hôpitaux fondés par les Augustines. Un hall et une passerelle, tout récemment construits, complètent l'ensemble.

Marier modernité et traditions

À chaque étape de la restauration, l'équipe de Cima+ a tout mis en oeuvre pour conserver le plus possible l'authenticité des lieux. «Nous savions que nous allions intervenir sur l'un des plus vieux édifices d'Amérique du Nord. Toute l'équipe a travaillé très fort pour trouver des solutions adaptées à cette réalité», explique Luc Jolicoeur. La firme était responsable de toute la portion électromécanique du bâtiment, comme le chauffage, l'éclairage et la ventilation.

Le projet a demandé une bonne capacité d'adaptation, ajoute-t-il. «En général, on conçoit les plans en incluant les endroits où passeront les conduits d'aération, entre autres. Toutefois, dans ce projet, c'était l'inverse. Nous établissions quels étaient nos besoins et il fallait ensuite trouver des solutions pour les intégrer. Les systèmes électromécaniques ont donc gouverné la conception.»

Par exemple, l'équipe a découvert les plus vieilles fondations en Amérique du Nord à l'endroit même où devait être installée la salle mécanique principale. Il a donc fallu retourner aux plans et aux devis durant les travaux. Finalement, les systèmes de chauffage, de climatisation et de ventilation ont été installés dans les combles pour préserver cet artéfact.

«Comme il n'y avait pas d'entre-plafond, nous avons pu positionner les conduits à l'horizontale, précise l'ingénieur. La tuyauterie et les gaines de ventilation alimentent chaque pièce individuellement.» De même, tous les équipements électromécaniques sont camouflés dans les différents éléments architecturaux. Ainsi, aucun système n'est apparent, à part les gicleurs.

Moderniser et conserver

Dans un souci de développement durable, tous les appareils de plomberie sont à faible consommation d'eau, alors que les luminaires fonctionnent à DEL. Le monastère est aussi chauffé et climatisé grâce à un système de géothermie. Cette série d'interventions a permis des économies annuelles de 647 000 kWh. Il s'agit de changements complexes qui ont demandé de nombreuses études, puisqu'il ne fallait pas perturber l'équilibre du bâtiment et en affecter la conservation.

Le projet se démarque également par la récupération des éléments de l'ancien couvent, désigné comme patrimoine mondial de l'UNESCO. Par exemple, chaque latte de plancher ou de plafond prélevée lors des travaux a été numérotée, puis remise à son emplacement exact. Les radiateurs de fonte d'origine servent aussi à camoufler les bouches de chauffage. Même le saule, un arbre de 300 ans utilisé comme ingrédient de base pour plusieurs médicaments, a été protégé pendant la construction du champ de géothermie.

«Toute l'équipe a mis beaucoup de coeur pour trouver des solutions ingénieuses afin de mettre l'ensemble au goût du jour, en utilisant les différents éléments et en les conservant, dans une optique de développement durable et dans le respect du passé. Ainsi, le bâtiment existera encore plusieurs centaines d'années. C'est ce qui rend ce projet visionnaire», conclut M. Jolicoeur.

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