Encore du travail à faire pour restaurer la confiance


Édition du 26 Septembre 2015

Encore du travail à faire pour restaurer la confiance


Édition du 26 Septembre 2015

[Photo : iStock]

Les dirigeants des firmes de génie-conseil attendent avec impatience la reprise économique et le rétablissement de la confiance du public et des donneurs d'ordres.

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Mise au pied du mur par les scandales de corruption qui gangrenaient certaines entreprises de génie-conseil, l'industrie a fait le ménage dans ses rangs depuis deux ans. «On avait le choix de périr ou de grandir face à la crise. On a choisi de grandir», affirme André Rainville, président de l'Association des firmes de génie-conseil - Québec depuis le printemps dernier.

Changement de garde, nouvelles politiques de gouvernance, mise en place de lignes téléphoniques pour favoriser le signalement de pratiques douteuses, instauration d'un code d'éthique et formation des employés : la réponse apportée par l'industrie a été à la mesure de l'ampleur de la commotion vécue.

«L'intégrité va même devenir une carte de visite pour certaines entreprises», dit François Plourde, président et chef de la direction de Cima+, une des sociétés particulièrement ébranlées par les scandales. L'entreprise a vu son chiffre d'affaires baisser de 15 % depuis 2010 au Québec et a dû couper 500 postes au cours des trois dernières années. Aujourd'hui, s'il n'est pas terminé, le processus de refonte des firmes touche à sa fin, comme chez SNC-Lavalin, où l'arrivée le 5 octobre de Neil Bruce au poste de pdg, en remplacement de Robert G. Card, viendra conclure la phase de restructuration.

Les donneurs d'ordres restent méfiants

Mais les effets de la crise ne se sont pas entièrement dissipés. «L'industrie s'est renouvelée, mais les efforts pour reconquérir le grand public et les donneurs d'ouvrage ne sont pas terminés», croit André Rainville.

Certains dossiers judiciarisés feront parler d'eux encore au cours des prochains mois. De plus, «il y a toujours des nuages dans le ciel, puisqu'on attend avec une certaine inquiétude les recommandations de la commission Charbonneau», reconnaît Alex Brisson, président et chef de la direction de Roche.

Ce dernier est aussi préoccupé par le projet de loi 26, qui vise principalement à récupérer des sommes payées injustement à la suite de fraudes dans le cadre de contrats publics. «On ne sait encore rien sur le projet, mais il pourrait représenter une épée de Damoclès pour les firmes de génie-conseil en donnant le droit aux municipalités et aux sociétés publiques de se retourner contre des firmes pour des contrats effectués au cours des 20 années précédentes. Le fardeau de la preuve serait alors porté par les entreprises», explique M. Brisson.

Dans le public, l'image de la profession s'est peut-être améliorée, comme en témoigne l'indice des professions de Léger Marketing, qui montre une reprise de la confiance en 2015 (62 % par rapport à 56 % en 2013 et à 66 % en 2011). Mais du côté des donneurs d'ordres, la méfiance et la frilosité règnent encore. «On est prêts à faire face, mais la relation de confiance avec les clients doit être reconstruite», estime Isabelle Jodoin, vice-présidente principale de Stantec au Québec.

La perte de confiance est aujourd'hui encore telle que Roche devra se résigner à changer de nom, comme Genivar l'a fait en 2013 en devenant WSP. «Ce n'est pas de gaieté de coeur, mais c'est un passage obligé pour nous au Québec», reconnaît Alex Brisson, en précisant que la décision n'a pas encore été officialisée. Le nouveau nom que prendra la société reste à déterminer.

Vivement la reprise

En attendant, les firmes de génie-conseil n'espèrent qu'une chose : la reprise de l'activité économique. «L'industrie a vécu une crise presque parfaite avec la commission Charbonneau, la baisse des dépenses publiques et le ralentissement dans le domaine des ressources naturelles», constate Alex Brisson.

Pour faire face au ralentissement de l'activité au Québec, la plupart des firmes ont revu leurs orientations pour tendre leurs antennes vers l'international. Mais la plupart restent enracinées au Québec. Certains dirigeants sont optimistes : «On voit une embellie à terme, même dans le secteur minier», dit M. Rainville.

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