Les régions ne doivent plus compter sur les entreprises étrangères

Publié le 04/10/2009 à 14:47

Les régions ne doivent plus compter sur les entreprises étrangères

Publié le 04/10/2009 à 14:47

Par La Presse Canadienne

Louis Roquet (Photo : LesAffaires.com)

Louis Roquet, qui vient de quitter la présidence de Desjardins Capital de risque, lance un pavé dans la mare: selon lui, il faudra à l'avenir compter davantage sur l'entreprenariat québécois que sur la venue d'entreprises étrangères pour développer les régions.

"Il va falloir trouver au Québec la capacité de développer notre économie", a déclaré M. Roquet jeudi dernier dans un discours prononcé au 50e congrès de l'Association des professionnels en développement économique du Québec, à Laval.

"La capacité d'attirer des entreprises étrangères ici est très faible maintenant", a-t-il ajouté, en faisant notamment allusion à la vive concurrence des pays dits émergents, dont les coûts de main-d'oeuvre demeurent bien inférieurs à ceux de l'Occident.

La bataille se fait aussi sur le plan des crédits d'impôts, des prêts à taux avantageux et autres subventions: aujourd'hui, rares sont les pays qui n'offrent pas d'aide financière aux entreprises alors qu'il y a dix ans, le Québec pouvait encore se démarquer à cet égard.

Mais ce n'est pas tout. Deux des maux qui affligent le plus l'économie québécoise _ sa faible productivité et le fort taux de décrochage scolaire _ font particulièrement mal lorsque vient le temps d'attirer ici des entreprises étrangères, a relevé Louis Roquet, qui a présidé Investissement Québec et sa prédécesseure, la Société de développement industriel, de 1995 à 2002.

"On est en train de se préparer un drame national", a-t-il lancé en parlant des taux élevés de décrochage qui existent dans plusieurs régions du Québec.

Ce déficit éducatif ne nuit pas seulement à la prospection d'entreprises étrangères, mais aussi à l'entreprenariat québécois, qui est d'ailleurs moins développé qu'ailleurs au pays, a déploré M. Roquet.

D'autres atouts

Jacques Daoust, actuel président d'Investissement Québec et, à ce titre, principal prospecteur économique de la province, se montre plus optimiste que Louis Roquet. En entrevue à La Presse Canadienne, vendredi dernier, il a reconnu qu'il était "un peu plus difficile" qu'auparavant d'attirer des entreprises au Québec.

"Les entreprises ne viendront pas ici pour nous faire plaisir, mais si elles y trouvent leur intérêt, elles viendront", a-t-il néanmoins affirmé.

M. Daoust reconnaît lui aussi que le Québec doit accorder plus d'importance à la formation et à l'éducation: il s'agit d'un enjeu dont lui parlent régulièrement les investisseurs qu'il rencontre.

Le Québec possède toutefois plusieurs atouts dont ne disposent pas d'autres régions, notamment des ressources naturelles en abondance, de l'électricité à faible coût et de nombreuses institutions d'enseignement supérieur.

Bien sûr, il n'est pas question d'offrir ces avantages sans rien obtenir en retour. Une entreprise étrangère a déjà demandé à Investissement Québec de profiter des tarifs d'électricité fort avantageux offerts aux alumineries pour installer une gigantesque centrale informatique qui n'aurait créé que trois emplois: des gardiens!

"On a perdu trois jobs, mais on a gardé notre électricité", a lancé Jacques Daoust. Après tout, il est beaucoup plus rentable d'exporter l'électricité que de la mettre à la disposition d'entreprises énergivores, à moins que celles-ci ne créent beaucoup d'emplois.

"Il ne faut pas juste développer notre économie en disant qu'on va donner notre électricité, a-t-il noté. On a d'autres ressources à offrir que ça."

Autre projet rapidement rejeté: des Chinois ont déjà proposé d'exploiter les ressources minières québécoises en amenant massivement sur place des travailleurs de l'Empire du milieu.

M. Daoust s'attend cependant à ce que la Chine investisse massivement dans le sous-sol québécois au cours des prochaines années. Une importante délégation chinoise a récemment visité l'Abitibi et se serait montrée impressionnée par le potentiel de la région, a-t-il relaté.

En 2008-2009, Investissement Québec dit avoir attiré 53 projets étrangers (17 implantations et 36 réinvestissements), d'une valeur totale de 2,1 milliards $.

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