La finance durable sauvera-t-elle le capitalisme ?


Édition du 30 Novembre 2013

La finance durable sauvera-t-elle le capitalisme ?


Édition du 30 Novembre 2013

Par Diane Bérard

On compte sur les gouvernements et la philanthropie pour résoudre les problèmes sociaux et environnementaux. Et si les marchés financiers s'en mêlaient, eux aussi ? C'est le pari de l'investissement d'impact, qui conjugue capitalisme et philanthropie. Des placements dans des entreprises qui marient rendement financier et rendement social.

Il y a un an, RBC Banque Royale a lancé son premier fonds d'investissement d'impact, The Generator. Ce fonds de 10 millions de dollars qui finance des entreprises sociales est un test. Le pdg de RBC, Gordon Nixon, nourrit de grandes ambitions pour le secteur de la finance sociale. «Ce secteur créera de la valeur en étant à la fois une source d'occasions financières, mais aussi d'innovations sociales et d'amélioration du bien commun», a-t-il déclaré lors de l'inauguration du forum sur la finance sociale organisé en novembre 2012 par l'organisme torontois de promotion de l'innovation technologique MaRS.

Gordon Nixon n'est pas le seul financier à avoir flairé la tendance. Le mois dernier, Morgan Stanley a lancé l'Institute for Sustainable Investing. Ce poids lourd de la finance américaine compte attirer 10 milliards de dollars en investissement d'impact d'ici cinq ans. Deux semaines plus tard, Goldman Sachs emboîtait le pas avec un fonds de 250 M $ US.

En 2010, 1 105 projets d'investissement d'impact ont été réalisés dans le monde. En 2011, ce nombre a doublé, et il ne cesse d'augmenter depuis. JPMorgan estime que de 400 à 1 000 G $ US seront consacrés à l'investissement d'impact au cours de la prochaine décennie. Au pays, il a atteint 5,3 G $ d'actifs, nous apprend la Social Investment Organization, une communauté d'acteurs canadiens de l'investissement responsable. Cette somme devrait atteindre 30 G $ d'ici 10 ans, selon le «Canadian Task Force on Social Finance Report».

Qu'est-ce que l'investissement d'impact et pourquoi les institutions financières s'y intéressent-elles toutes en même temps ?

Il se situe à la frontière du capitalisme et de la philanthropie. Capitalisme, parce qu'il vise un rendement pour l'investisseur. Philanthropie, «parce que les investissements d'impact financent des activités qui répondent aux besoins humains essentiels - le logement, l'emploi, l'accès à des services de santé, la sécurité alimentaire, l'agriculture durable - ou qui ciblent des problèmes environnementaux», explique Sophie des Mazery, directrice de Finansol, l'association française de la finance solidaire.

Le marché du capital social

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