Petites sociétés virtuelles à la recherche de découvertes à grand potentiel


Édition du 01 Mars 2014

Petites sociétés virtuelles à la recherche de découvertes à grand potentiel


Édition du 01 Mars 2014

Photo: Shutterstock

Au cours des dernières années, la région de Montréal s'est vidée de la plupart de ses grands centres de recherche. Merck, Pfizer, AstraZeneca et Boehringer Ingelheim ont toutes fermé leurs portes les unes après les autres. Mais la recherche pharmaceutique est encore bien vivante au Québec, comme en témoigne l'émergence de nouveaux modèles d'entreprise.

L'un d'eux consiste à former des sociétés virtuelles pour gérer la recherche et le développement d'une seule molécule. Virtuelles, parce qu'elles n'emploient que de deux à quatre personnes jouant le rôle de gestionnaires de projet. La recherche proprement dite est confiée en sous-traitance à des universités et à des organisations de recherche contractuelle (ORC), comme Algorithme Pharma, Charles River, Corealis, CiToxLAB ou la dernière-née, Laboratoires BNK, qui vient d'ouvrir ses portes dans la Cité de la Biotech, à Laval.

«L'idée, c'est d'investir dans la recherche plutôt que dans la création d'entreprises comportant des infrastructures et plusieurs postes de dépense», résume Luc Marengere, associé principal du fonds de capital de risque TVM VII, qui a adopté cette stratégie pour chaque molécule dans laquelle il investit. De cette façon, de 80 % à 90 % du capital va à la recherche.»

Kaneq Bioscience est l'une de ces sociétés virtuelles. Elle est issue d'une scission de Kaneq Pharma, une petite entreprise fondée en 2010 par trois anciens de Merck qui ont acquis la propriété intellectuelle de quelques molécules que le géant pharmaceutique ne souhaitait pas développer. L'une d'elles, consacrée au traitement du diabète de type 2, a attiré l'attention du fonds TVM VII, qui a investi 13,5 millions de dollars pour l'amener jusqu'à la preuve de concept chez l'humain.

«Nous avons bon espoir de commencer d'ici deux ans les essais cliniques chez les volontaires en santé», dit Daniel Bouthillier, qui est à la fois président exécutif du conseil de Kaneq Bioscience et chef de la direction de Kaneq Pharma.

GLyPharma est une autre société du genre, créée cette fois-ci par le Fonds CTI Sciences de la vie, le Fonds de solidarité FTQ et Ferring Pharmaceuticals. Les trois partenaires ont investi 12 M$ pour continuer la recherche et le développement d'une molécule de Ferring destinée aux soins de soutien en oncologie, un domaine non couvert par la pharmaceutique suisse qui se spécialise en santé reproductive, en urologie, en gastro-entérologie et en endocrinologie.

Therillia : une variante

Doté d'un capital de risque de 250 M$, le Fonds VII de Sanderling Ventures mise aussi sur cette approche, mais d'une façon un peu différente. Il crée des sociétés virtuelles autour des molécules qu'il finance, mais il a aussi fondé en septembre dernier une petite entreprise, Therillia, pour gérer la recherche et le développement de ses protégées.

L'équipe de gestion de Therillia comporte trois personnes qui veillent aux destinées de tous les projets de recherche dans lesquels le fonds de Sanderling investira. Mais quelle équipe ! Elle réunit trois gestionnaires qui ont fait une réussite de la biotech Gemin X, vendue 225 M$ à l'américaine Cephalon en 2011.

«Plusieurs projets échouent tôt dans le processus de recherche, d'où l'intérêt de ne pas avoir de structure trop lourde», dit Louise Proulx, docteure en physique et directrice du développement chez Therillia, qui compte une longue feuille de route dans le domaine, notamment chez Gemin X, Biochem Pharma et Génome Québec.

Pour le moment, Therillia chapeaute deux projets en oncologie provenant de l'université Southwestern au Texas. «Les projets peuvent provenir de partout dans le monde, d'universités, de petites biotechs ou même de grandes pharmas, indique Michael Dixon, chef de la direction de Therillia et lui aussi un ancien de Gemin X. Mais ils seront développés principalement au Québec.» Therillia a notamment établi un partenariat avec l'Université McGill et prévoit utiliser les services des organisations de recherche contractuelle de la région montréalaise.

Elle ne développera qu'environ trois projets à la fois et les gardera de trois à cinq ans, jusqu'à la preuve de concept chez l'humain. À cette étape, les projets sont plus avancés et leur valeur est donc en hausse. Sanderling et les autres investisseurs des sociétés virtuelles décideront alors de ce qu'ils feront des molécules. «Nous pouvons les vendre à une société pharmaceutique, mais le but ultime serait d'amener certaines d'entre elles jusqu'à la commercialisation en créant de petites biotechs», dit Michael Dixon.

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89 - Montant, en millions de dollars, distribué par Génome Canada aux chercheurs du Québec, soit 70 % des sommes versées par l'organisme aux chercheurs canadiens en 2013.

Source : Génome Canada

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