Le design au service de la santé publique


Édition du 17 Mai 2014

Le design au service de la santé publique


Édition du 17 Mai 2014

Par François Normand

Au 19e siècle et au début 20e siècle, les grandes villes nord-américaines ont révolutionné l'urbanisme et l'architecture pour vaincre des épidémies comme le choléra. Aujourd'hui, les villes font face à une nouvelle épidémie : l'obésité. Et pour la combattre, elles recourent au «design actif» afin d'inciter les gens à bouger davantage, tout en leur offrant un environnement plus sain.

Le design actif en milieu urbain est une politique publique qui encourage par exemple les adultes et les jeunes à prendre les escaliers au lieu des escaliers roulants ou les ascenseurs, à marcher, à faire du vélo, à utiliser le transport en commun, à faire des activités physiques à l'extérieur, sans oublier de bien manger (avec la création de marchés publics, notamment).

Cette tendance s'observe surtout aux États-Unis, où l'obésité est devenue une grave crise de santé publique. En 2009, la majorité des États comptait une population dont plus de 25 % des gens étaient atteints d'obésité, selon le U.S. Centers for Disease Control and Prevention. Tout un contraste par rapport à 1985, alors que le taux d'obésité le plus élevé (de 10 % à 14 %) était seulement observable dans huit États sur 20 (où les statistiques étaient disponibles).

Chez nos voisins américains, New York est devenue un leader en matière de design actif. Deux spécialistes de cette question à la ville de New York - Karen Lee et Skye Duncan, des départements de la santé et de l'urbanisme, respectivement - sont d'ailleurs récemment venus donner une conférence à ce sujet, organisée par le Centre d'écologie urbaine de Montréal.

Depuis quelques années, la Grosse Pomme a même implanté des Active Design Guidelines afin de combattre entre autres l'obésité, qui prédispose au diabète de type 2. Ce guide procure aux architectes et aux designers urbains des outils pour créer des bâtiments, des rues et des espaces publics favorisant la santé publique.

Au Québec, Montréal a aussi mis en place des projets afin d'améliorer la santé publique, tels que le Quartier international et le Quartier des spectacles. «Ce sont de grands espaces au coeur de la ville qui favorisent la marche dans un cadre culturel», explique François Goneau, porte-parole à la Ville de Montréal.

Le design actif s'inspire du travail des urbanistes et des architectes... du 19e siècle et du début du 20e siècle. À l'époque, les grandes villes surpeuplées d'Amérique du Nord - surtout aux États-Unis - étaient frappées par des épidémies de tuberculose, de choléra et de fièvre jaune, en raison de mauvais systèmes pour les ordures, l'eau, la circulation de l'air et l'assainissement des eaux.

À New York et ailleurs, les architectes et les urbanistes ont contribué à réduire le ravage des maladies infectieuses en améliorant tout simplement le design des bâtiments, des rues et des quartiers.

Des exemples ? En 1842, New York a construit un système d'aqueduc pour amener à la ville de l'eau fraîche en provenance de Westchester, au nord de la métropole. En 1857, les autorités municipales ont aménagé Central Park «afin de ventiler les poumons des travailleurs», comme on l'écrivait à l'époque. Enfin, en 1901, la ville a banni la construction d'immeubles d'habitation qui n'avaient ni fenêtre ni système d'aération.

***66 % - Aujourd'hui, les deux tiers de la population américaine d'âge adulte sont obèses, tandis qu'un tiers des jeunes de moins de 18 ans l'est également. Depuis 1980, le taux d'obésité a doublé chez les adultes et triplé chez les jeunes de moins de 18 ans.
Source : U.S. Centers for Disease Control and Prevention

Sur le Web

Pour en savoir plus sur l'évolution de l'épidémie d'obésité aux États-Unis
http://centerforactivedesign.org/todays-health-epidemic/

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