La Matapédia, vallée de la biomasse


Édition du 01 Février 2014

La Matapédia, vallée de la biomasse


Édition du 01 Février 2014

«Matane est reconnue pour l'éolien et Rimouski, pour la navigation avec son Institut maritime du Québec. Ici, nous avons choisi de nous spécialiser dans la biomasse» - Renaud Savard, président de Gestion Conseils PMI. Photo: Francis Vachon

La Vallée de la Matapédia est la région où l'on compte le plus grand nombre de systèmes de chauffage à la biomasse au kilomètre carré. En s'appuyant sur son industrie forestière, elle vise devenir un incontournable de cette jeune filière énergétique.

«Matane est reconnue pour l'éolien et Rimouski, pour la navigation avec son Institut maritime du Québec. Ici, nous avons choisi de nous spécialiser dans la biomasse», dit Renaud Savard, président de Gestion Conseils PMI. Cette firme de consultation a travaillé à 12 projets majeurs dans la région depuis 2009, soit presque la totalité.

Ce virage se veut une réponse aux difficultés de l'industrie forestière, jusqu'alors un important moteur économique régional. En 2009-2011, les emplois dans la foresterie ont chuté à 1 100 personnes, soit un repli annuel de 13 % depuis 2005.

En 2010 naissait le Réseau d'expertise et de valorisation en biomasse forestière, un regroupement d'entreprises et d'organismes de la Matapédia, dont la mission est de positionner la région comme pôle d'excellence dans le domaine.Selon Renaud Savard, le jeu en vaut la chandelle. «Pour une petite région comme la nôtre, les retombées de la biomasse sont très intéressantes. Il faut penser aux emplois liés au transport ou aux opérations», dit-il. La production de 1 000 tonnes de biomasse sèche engendrerait des bénéfices de 298 000 $, selon une étude du Groupe Malet. «On estime qu'un emploi est créé pour chaque millier de tonnes de biomasse produite. Et tout ce qui touche les projets de la biomasse, à part les chaudières, vient de la région», précise-t-il.

De plus en plus d'initiatives

L'an dernier, l'hôpital de Mont-Joli - près de Rimouski - a installé une bouilloire à la biomasse de 2 000 kWh afin de se chauffer. Des investissements de 2,3 millions de dollars, dont 1,1 M$ provenait d'une subvention de l'Agence de l'efficacité énergétique (AEE). L'initiative permet d'économiser environ 225 000 $ par an. L'hôpital compte rentabiliser son investissement d'ici 2017.

«Avant, nous fonctionnions avec une chaudière à mazout lourd, ce qui était très polluant. Du coup, nous avons réduit nos émissions de gaz à effet de serre de 2 700 tonnes annuellement [l'équivalent d'environ 1 400 automobiles]», dit Nadia Drapeau.

Pourquoi la biomasse ? «Nous sommes dans une région où il y a beaucoup de biomasse forestière, ce qui rendait le tout viable et efficace», dit-elle. La Coopérative forestière de La Matapédia approvisionne en résidus forestiers le centre hospitalier, qui dispose d'une réserve permettant de se chauffer pendant quatre jours. Renaud Savard souligne que le contexte économique a rendu encore plus performant le choix de la biomasse pour l'hôpital de Mont-Joli : «En faisant l'étude, le prix du mazout était de 0,45 $. En phase de réalisation, il avait grimpé à 0,71 $. Quand tu consommes 800 000 litres par année, ça représente une méchante augmentation !»

D'autres institutions du Bas-Saint-Laurent ont choisi de se tourner vers la biomasse. En 2010, le Centre de santé et de services sociaux de La Matapédia à Amqui s'est doté de chaudières dont la combustion maximale varie de 900 à 1 000 C. «C'était la première fois que nous utilisions la biomasse forestière conditionnée pour remplacer des énergies fossiles ou électriques», explique-t-il.

Autre initiative marquante : le «réseau chaleur» de Causapscal. Produite à partir d'une chaufferie centrale, la chaleur est transportée sous forme d'eau chaude ou de vapeur dans des canalisations qui serpentent à travers la municipalité. Le réseau permet de chauffer l'hôtel de ville, le centre culturel, l'aréna, l'école primaire et l'église. Ce projet, évalué à près de 1,1 M$, permet des économies de 65 000 $ par an.

D'autres réseaux sont en cours de réalisation dans les municipalités de Sayabec, Saint-Léon-le-Grand et Sainte-Irène. «Nous travaillons aussi sur un projet pour le parc régional de Val-d'Irène», souligne Renaud Savard. Le garage, le chalet et l'hébergement de la station de ski seront chauffés à la biomasse forestière, ce qui permettra des économies annuelles de 8 000 $, selon le journal régional L'Avant-Poste. Des initiatives qui pourraient faire tache d'huile.

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