Des vaccins au traitement de l'Ebola, Medicago élargit ses horizons


Édition du 28 Mars 2015

Des vaccins au traitement de l'Ebola, Medicago élargit ses horizons


Édition du 28 Mars 2015

« La technologie est telle qu’on ne travaille pas avec le virus vivant, mais avec la séquence génétique, qu’on introduit dans les plantes », explique Andy Sheldon, de Medicago.

L'avenir de la biopharmaceutique Medicago de Québec s'élargit d'une manière inattendue. L'entreprise, qui a développé une plateforme de production destinée aux vaccins à base de plantes, fait maintenant des tests avec la production d'anticorps. En février, Medicago a obtenu un contrat du gouvernement américain pour la production de trois anticorps destinés à lutter contre la fièvre Ebola, qui fait des ravages en Afrique de l'Ouest.

«C'est un aspect très intéressant pour l'entreprise, et j'oserais dire aussi pour le Canada, parce que ça voudrait dire qu'on aurait la capacité de protéger des populations en cas d'urgence face à une maladie, et pas seulement avec les vaccins pandémiques», raconte le président et chef de la direction, Andy Sheldon.

Medicago, société inscrite en Bourse de 2005 à 2013 avant d'être achetée par la japonaise Mitsubishi Tanabe, travaille donc à démontrer l'équivalence entre ses anticorps à base de plantes et ceux du ZMapp de Mapp Biopharmaceutical. Le ZMapp est un cocktail médicamenteux de trois anticorps, dont deux ont été découverts par l'Agence de la santé publique du Canada et l'autre par l'armée américaine. Si l'équivalence est démontrée par Medicago et que la protection contre le virus se révèle aussi efficace qu'avec les anticorps produits par ZMapp, Medicago pourra faire toute une différence.

«On travaille avec Mapp Biopharmaceutical, et si ça fonctionne, on est prêts à partager notre recette pour améliorer la disponibilité mondiale de ZMapp. Il faut donner une forte dose de ce médicament contre l'infection active à Ebola, et les systèmes qui produisent actuellement les anticorps aux États-Unis sont limités dans leur capacité. Notre rôle est d'augmenter le rendement, et nous avons confiance de pouvoir le faire», explique M. Sheldon.

L'avantage concurrentiel de Medicago dans les vaccins sera aussi de pouvoir produire du volume plus rapidement que les méthodes traditionnelles sur oeufs ou cellules (si les études cliniques sont concluantes). Une fois qu'une souche de grippe est connue, la biopharmaceutique arrive à mettre un produit en flacon dans un délai de 19 jours. «La technologie est telle qu'on ne travaille pas avec le virus vivant, mais avec la séquence génétique qu'on introduit dans les plantes, du tabac australien. S'il y a une urgence, peu importe le type, on procède ainsi et on fabrique le produit», précise M. Sheldon.

Les essais cliniques des vaccins de grippe saisonnière (le plus grand marché de vaccins du monde) entrent bientôt dans la phase 2b, et il y aura une phase 3 à franchir également avant une mise en marché. D'ici quatre à cinq ans, Medicago prévoit avoir au minimum un produit en vente pour approvisionner les marchés mondiaux. L'entreprise, qui compte 180 employés à son usine pilote de Québec et 90 autres en Caroline du Nord, travaille aussi à l'élaboration de vaccins contre le rotavirus et le virus du papillome humain.

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