Stornoway appuie sur l'accélérateur


Édition du 27 Février 2016

Stornoway appuie sur l'accélérateur


Édition du 27 Février 2016

[Photo : Bloomberg]

Profitant d'une très forte compétition sur le marché de la construction minière au Québec, Stornoway (SWY, 0,82 $) annonce avoir pris une avance de cinq mois sur le calendrier prévu relativement à son projet diamantifère Renard - une révision qui influe directement sur le coût en capital de celui-ci.

L'usine de traitement devrait maintenant entrer en exploitation en septembre et atteindre l'étape de la production commerciale avant la fin de 2016. Le coût du projet a conséquemment été revu à la baisse à 775,4 millions de dollars - une économie de 35,6 M$ par rapport aux 811 M$ initialement prévus.

«C'est en deçà du budget, principalement parce que nous sommes en avance sur le calendrier, indique Matt Manson, président et chef de direction de Stornoway. En allant plus vite, on économise sur nos frais généraux et administratifs ainsi que sur nos dépenses d'exploitation capitalisées.»

À la fin de 2015, le projet était achevé à 63,3 % tandis que le plan initial prévoyait une réalisation à 59,6 %. Sur le terrain, les bâtiments d'hébergement, d'administration et d'entretien sont maintenant terminés et «pleinement occupés», tandis que les infrastructures de production sont entièrement recouvertes. L'entrée en service de la centrale électrique est prévue en mars. Ne restera plus qu'à terminer l'usine de traitement, le morceau le plus coûteux du projet.

Seul au monde

Cette révision de calendrier est surtout due à l'absence de concurrents sur le marché des contractants et des fournisseurs, selon M. Manson. «Que ce soit pour les équipements, l'approvisionnement ou la main-d'oeuvre, on n'a pas de concurrence, dit-il. On a développé une stratégie de construction pour profiter de la situation.»

Renard est l'unique projet minier en construction au Québec.

Dans un marché concurrentiel, un fournisseur de Val-d'Or peut être occupé pour les six prochains mois, a donné en exemple M. Manson. «Dans les conditions actuelles, on peut lui demander une livraison pour la semaine prochaine. [On respecte] notre budget : notre but n'est pas d'exploiter [le fournisseur]. Par contre, on est assuré d'avoir à notre disposition sa meilleure équipe.»

En raison du devancement de l'entrée en production commerciale, les frais généraux et administratifs, de même que les dépenses d'exploitation associées à ces cinq mois se retrouveront dans les dépenses d'exploitation.

Le rôle du taux de change

Stornoway compte sur un autre atout de taille : la dégringolade du dollar canadien, qui permet à la société de présenter un bilan plus solide que prévu. Près de la moitié des 946 M$ levés en juillet 2014 l'ont été en dollars américains. À cette époque, le billet vert ne valait que 1,07 $ CA, par rapport à 1,42 $ CA en janvier. Or, 85 % des coûts en capital du projet se paient en dollars canadiens. Ces gains de change offrent à la société une confortable marge de manoeuvre, estimée à 100 M$. Selon BMO Marchés des capitaux, la récente réduction des dépenses d'investissement pourrait l'avoir augmentée à plus de 125 M$.

«Si Stornoway atteint la production commerciale et des flux de trésorerie positifs avec, à sa disposition, des ressources financières inexploitées significatives, elle pourra réduire le niveau de sa dette et redonner à ses actionnaires... Elle dispose de plusieurs options avantageuses avec ces liquidités», estime Edward Sterck, analyste chez BMO Marchés des capitaux.

À la suite de l'annonce de Stornoway, la maison Paradigm Capital a haussé son cours cible de 1,30 $ à 1,50 $, tandis que Desjardins Marché des capitaux faisait passer le sien de 1,15 à 1,20 $. Les deux maintiennent leur recommandation d'achat.

Stornoway doit présenter un plan révisé de son projet Renard au deuxième trimestre 2016. Ses réserves probables ont été estimées en janvier 2013 à 17,9 millions de carats (Mct), pour une production moyenne de 1,6 Mct par an pendant 11 ans.

Le potentiel de croissance du projet réside en partie dans sa capacité à produire de gros diamants, dits «spéciaux». «Notre usine est conçue pour récupérer de plus gros diamants», a précisé M. Manson. «On peut récupérer des diamants de plus de 10 carats qui ne sont pas intégrés dans notre modèle de revenus. Si on en obtient, cela veut dire des revenus additionnels.»

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