Pétrole: les incendies dans l'Ouest canadien inquiètent

Publié le 15/05/2023 à 18:13

Pétrole: les incendies dans l'Ouest canadien inquiètent

Publié le 15/05/2023 à 18:13

Par AFP

En Alberta, le risque d’extension des sinistres est aggravé par des températures anormalement élevées pour la saison, qui dépassent actuellement 25°C. (Photo: Getty Images)

New York — Les cours du pétrole ont rebondi lundi, aidés par la montée des inquiétudes liées aux incendies qui ravagent l’ouest du Canada, principale région pétrolifère du pays, ainsi que par le retard pris pour redémarrer les exportations de pétrole irakien vers la Turquie.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet est monté de 1,42%, pour clôturer à 75,23 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juin, il a lui pris 1,52%, à 71,11 dollars.

La séance a été très volatile, le WTI perdant initialement près de 1%, avant de gagner jusqu’à 2,35%, puis de ralentir avant la clôture.

Déjà mal orienté par la baisse du moral des consommateurs américains, ressortie vendredi de l’enquête mensuelle de l’université du Michigan, l’or noir a d’abord souffert de la publication, lundi, d’un autre indicateur.

L’Empire State Index, indice d’activité manufacturière dans la région de New York, a plongé à -31,8 points en mai (contre 10,8 points en avril), au plus bas depuis quatre mois.

Pour Edward Moya, ce dérapage «montre que la campagne agressive de resserrement monétaire est en train de sonner l’économie», et potentiellement d’asphyxier la demande.

Face à ce morne paysage, le pétrole profitait du petit repli du dollar, qui a beaucoup progressé la semaine dernière.

Les cours ont surtout avancé grâce à l’allongement des délais nécessaires au redémarrage des exportations de brut irakien vers la Turquie.

Le gouvernement fédéral irakien avait initialement communiqué sur une reprise samedi, mais le premier ministre de la région kurde autonome, Masrour Barzani, a indiqué dimanche que Bagdad et Ankara ne s’étaient pas encore entendus sur un «accord final».

Depuis l’arrêt du transport par l’oléoduc Kirkouk-Ceyhan, dont les volumes atteignent ordinairement 450 000 barils par jour, le marché a été privé de près de 10 millions de barils.

Mais pour Robert Yawger, de Mizuho, c’est surtout la situation au Canada qui explique la vigueur des prix du pétrole, lundi.

«La situation est mauvaise», a commenté l’analyste, au sujet des incendies qui ravagent la province d’Alberta, où est concentré l’essentiel des réserves connues de sables bitumineux, mélange de sable, d’eau, d’argile et d’une forme de pétrole semi-solide appelée bitume.

Les feux sont pour l’instant essentiellement concentrés dans l’ouest et le nord de la province, alors que les grands gisements de pétrole se trouvent, eux, à l’est.

Le risque d’extension des sinistres est aggravé par des températures anormalement élevées pour la saison, qui dépassent actuellement 25°C.

Robert Yawger rappelle qu’en 2016, des feux de forêt avaient déjà frappé la province «et privé le marché d’un million de barils par jour». «Il y a une bonne probabilité qu’on perde des barils à un moment donné, au moins une partie» des volumes coupés du marché il y a sept ans, anticipe l’analyste.

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