Les prix du pétrole ont nettement reculé mardi à New York, gagnés par le nouvel accès de fièvre des marchés financiers après l'annonce d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage européen.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre a terminé à 92,19 dollars, en baisse 1,00 dollar par rapport à la veille.

Lundi soir, le premier ministre grec Georges Papandréou a annoncé l'organisation d'une consultation référendaire sur l'accord obtenu jeudi matin entre les pays de la zone euro, qui prévoit un plan de désendettement pour Athènes.0

Le référendum devrait intervienir "vers janvier", selon une source gouvernementale. En attendant, un vote de confiance au Parlement est prévu vendredi.

Cette annonce "a choqué" les marchés, a constaté Tom Bentz, de BNP Paribas, alors que les places européennes et l'euro plongeaient.

"Les Grecs pourraient refuser le plan et cela réduirait à néant tout le travail qui a été fait", a estimé l'analyste.

Les Bourses européennes ont dévissé, Paris et Francfort perdant environ 5%, et l'euro est retombé à son plus faible niveau depuis le 12 octobre, à 1,36 dollar. Ces mouvements ont ramené les investisseurs vers le dollar, dont le renchérissement a pesé sur les cours du pétrole, libellé en monnaie américaine et donc rendu moins intéressant pour les acheteurs munis d'autres devises.

"Une fois de plus, la pression vient d'Europe", a soupiré Bart Melek, de TD Securities, pour qui l'annonce du référendum "n'a pas aidé l'appétit des investisseurs pour le risque".

Le baril, qui avait démarré sous les 90 dollars, a cependant nettement réduit ses pertes en fin de journée car "on entend dire que le référendum pourrait ne pas intervenir", a constaté l'analyste.

La publication d'indicateurs d'activité industrielle décevants aux Etats-Unis et en Chine, les deux premiers pays consommateurs d'or noir, ont aussi pesé sur les cours.