La part de l'éolien pourrait tripler d'ici 2025

Publié le 26/02/2011 à 00:00, mis à jour le 04/03/2011 à 14:04

La part de l'éolien pourrait tripler d'ici 2025

Publié le 26/02/2011 à 00:00, mis à jour le 04/03/2011 à 14:04

Par Alain Duhamel

Les éoliennes pourraient assurer 13,5 % de la production d'énergie du Québec d'ici 15 ans, si les investissements pour développer le réseau se matérialisent et si les communautés concernées acceptent de voir s'ériger dans leurs rangs les parcs projetés.

Le 24 janvier a été le jour le plus froid de l'hiver 2011. Une partie des 38 286 MW d'électricité consommée au Québec ce jour-là provenait des éoliennes installées en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent. Les 484 MW fournis par le vent représentaient alors 1,26 % de l'offre d'énergie en demande de pointe. Une modeste contribution, mais tout de même...

En 2015, si la politique québécoise de développement de l'énergie éolienne atteint son objectif de 4 000 MW de puissance installée, les éoliennes fourniront environ 4,5 % de l'énergie produite. Et ce n'est pas fini. Dix ans plus tard, en 2025, l'apport de l'éolien pourrait tripler, à 13,5 %.

Des réseaux plus souples

Pour cela, il faudrait que le Québec suive les recommandations de l'Association canadienne de l'énergie éolienne (CanWEA) et ajoute 8 000 MW de puissance installée supplémentaires. L'investissement serait considérable : 25 milliards de dollars.

" C'est envisageable à condition que le mariage se fasse bien entre les grands réservoirs et les parcs éoliens ", affirme Michel Letellier, président et chef de la direction d'Innergex. L'entreprise gère trois parcs éoliens et en a trois autres en chantier.

Les centrales hydroélectriques, qui peuvent être mises en action rapidement, compensent l'irrégularité du vent. " Notre infrastructure hydroélectrique a la capacité d'intégrer de l'énergie renouvelable beaucoup plus facilement que, par exemple, les réseaux thermiques européens. C'est grand, le Québec, et nous pensons qu'il y a de la place pour l'éolien ", ajoute-t-il.

C'est aussi l'avis d'Équiterre et de Greenpeace, qui ont donné leur aval à la poursuite de " l'objectif ambitieux mais réalisable " de CanWEA.

Augmentation du prix du kWh

L'expansion du parc éolien est un élément clé d'une stratégie pour rendre le Québec moins dépendant des énergies fossiles. Mais à quel prix ? " Il faudra que ce développement se fasse à prix compétitif. Le privé ne fera pas de l'éolien à n'importe quel coût ", prévient M. Letellier.

Lors du premier appel d'offres d'Hydro-Québec, en 2003, le coût moyen d'un kWh s'établissait à 8,3 cents ; au deuxième appel, en 2005, pour un bloc de 2 000 MW, le coût avait grimpé à 10,9 cents. Le dernier appel, l'an dernier, portant sur un bloc de 500 MW d'origine communautaire ou autochtone, a donné un prix moyen de 13,3 cents. En comparaison, à La Romaine, Hydro-Québec affirme que le coût du projet hydroélectrique sera de l'ordre de 6,4 cents le kWh.

" Il y aura des cycles appropriés pour faire de nouveaux appels d'offres ", croit M. Letellier. " Aujourd'hui, le coût des éoliennes a augmenté, mais les innovations technologiques les rendent plus performantes. Le prix et la concurrence mondiale dans la fabrication peuvent également faire en sorte que les prix redeviennent plus intéressants. "

À ce jour, après trois appels d'offres, Hydro-Québec a retenu des projets qui lui procureront 3 289,5 MW, soit un peu moins que sa cible de 4 000 MW. Mais la société d'État n'a pas encore fait le plein d'énergie éolienne. Pour en produire plus, l'industrie devra relever le défi financier et mieux faire accepter ses projets.

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