De la place pour des jeunes allumés et formés


Édition du 20 Février 2016

De la place pour des jeunes allumés et formés


Édition du 20 Février 2016

[Photo : Shutterstock]

«Nous embauchons !» Dans les kiosques promotionnels et sur les réseaux sociaux, c'est le message que veulent transmettre les industriels forestiers.

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Produits forestiers Résolu a 1 200 postes à pourvoir au Saguenay-Lac-Saint-Jean d'ici trois ans. Domtar veut recruter plus de 350 personnes pour travailler en forêt et dans ses usines. Tembec doit remplacer 30 % de sa main-d'oeuvre d'ici 2020, ce qui correspond à plus de 500 emplois. Chantiers Chibougamau embauche de 20 à 40 personnes par an. Le Groupe Rémabec n'est pas en reste avec 350 postes à attribuer d'ici cinq ans. Même son de cloche dans les provinces atlantiques, où Irving doit assigner 1 600 emplois dans le secteur forestier, principalement au Nouveau-Brunswick.

Malgré la perte de 20 000 emplois au cours des 10 dernières années, au total, 15 000 postes seront à pourvoir dans l'industrie forestière au Québec d'ici 2020, et autour de 45 000 au Canada, souligne Robert Larocque, directeur principal, environnement et marché du travail, à l'Association des produits forestiers du Canada.

Depuis 2010, l'Association travaille sur l'initiative intitulée «La main-d'oeuvre la plus verte» dans le but de recruter 60 000 travailleurs dans l'industrie forestière canadienne. Après cinq ans, environ 15 000 nouveaux travailleurs ont rejoint l'industrie, mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour combler les départs à la retraite, qui représentent près des deux tiers des postes disponibles.

Il manquerait déjà 815 technologues en transformation du bois dans les usines de sciage du Québec, souligne Réjean St-Arnaud, directeur général du Comité sectoriel de main-d'oeuvre du bois. Ces employés, qui occupent un rôle clé dans le processus de production, accomplissent des tâches aussi diverses que la gestion du personnel, la mise en oeuvre des programmes de santé et sécurité du travail, et la supervision de l'entretien de l'équipement.

Quant aux entreprises en aménagement forestier, elles perdront jusqu'à 35 % de leur main-d'oeuvre au cours des prochaines années, mentionne Annie Beaupré, directrice générale du Comité sectoriel de main-d'oeuvre en aménagement forestier.

Selon Francois-Hugues Bernier, directeur des communications de l'Ordre des ingénieurs forestiers du Québec, la campagne de promotion lancée par l'organisme en 2013 a porté ses fruits. «Après avoir atteint un creux de 18 finissants en génie forestier en 2010, il y aura quelque 50 diplômés cette année», dit-il. Malgré cette augmentation, on prévoit près de 150 départs à la retraite en 2016, soit trois fois plus que le nombre de diplômés, ce qui fait en sorte que le taux de placement frise les 100 %.

De plus, les employeurs offrent des conditions alléchantes pour attirer les travailleurs. «On donne un bonus de plus de 10 000 $ aux travailleurs qui viennent s'établir à Sacré-Coeur», note Guy Deschênes, président de Sacopan et fondateur de Boisaco, sur la Haute-Côte-Nord.

Promotions en vue

Autre point d'intérêt, même la main-d'oeuvre non qualifiée peut rapidement gravir les échelons grâce aux formations offertes par les entreprises. Marc Perron est l'un de ceux qui en ont profité. D'abord employé en tant que journalier et nettoyeur à l'usine de sciage de La Doré, il a suivi une formation en gestion de la production au Cégep de Saint-Félicien, dont Produits forestiers Résolu a assumé les coûts. Quelques mois à peine après avoir terminé son attestation d'études collégiales, il a été nommé superviseur de production. «En raison de la main-d'oeuvre vieillissante, les occasions d'avancement sont nombreuses et valorisantes. Il n'y aura jamais trop de jeunes motivés et allumés», dit-il.

Environ le tiers des emplois à pourvoir repose sur les nouveaux métiers de la forêt, dans les domaines du génie du bois, de la chimie verte, des biocarburants, des bioplastiques et autres, mentionne Robert Larocque. «Plus de 15 projets sur de nouveaux produits, comme les filaments de cellulose, la nanocellulose cristalline ou encore la lignine, verront le jour d'ici la fin de 2016, ce qui devrait créer près de 20 000 emplois au Canada», précise-t-il.

Malgré les pertes d'emplois au cours des dernières années, le secteur forestier est bien en vie, assure André Tremblay, président-directeur général du Conseil de l'industrie forestière du Québec. «C'est encore le plus gros secteur manufacturier du Québec», dit-il.

290 000 : Emplois directs et indirects liés au secteur forestier au Canada. Source : Statistique Canada

Miser sur les forces de l'industrie

Pour attirer la relève en forêt et dans les usines, il faut miser sur les forces de l'industrie, croit Eric Termuende, cofondateur et directeur de Gen Y Inc., une entreprise spécialisée dans le diagnostic des besoins de main-d'oeuvre et la recherche de meilleurs outils de recrutement, en particulier auprès des nouvelles générations.

«Il est impossible de plaire à toute une génération. Il faut cibler des individus dont les valeurs sont compatibles avec celles de l'industrie. Il faut miser sur les éléments de fierté», dit l'entrepreneur de 23 ans.

Par exemple, les jeunes à la recherche de liberté, allergiques au travail derrière un bureau, sont des cibles idéales pour le travail en forêt. D'autres jeunes, créatifs, qui se soucient de l'empreinte environnementale des matériaux, feraient d'excellents candidats pour devenir ingénieurs dans le domaine du bois.

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