Cenovus va reprendre les travaux sur un projet pétrolier au large de Terre-Neuve

Publié le 31/05/2022 à 15:56

Cenovus va reprendre les travaux sur un projet pétrolier au large de Terre-Neuve

Publié le 31/05/2022 à 15:56

Par La Presse Canadienne

West White Rose faisait partie de plusieurs projets pétroliers suspendus à Terre-Neuve. (Photo: La Presse Canadienne)

Cenovus Energy va redémarrer les travaux sur le projet pétrolier West White Rose, au large de Terre-Neuve, mettant fin à près de deux ans d’incertitude dans le secteur énergétique local, a annoncé mardi la société.

Les travaux pour achever le projet reprendront en 2023, a précisé Cenovus dans un communiqué de presse.

«Les propriétaires de la coentreprise ont travaillé ensemble pour réduire considérablement les risques de ce projet au cours des 16 derniers mois, a expliqué le président et chef de la direction, Alex Pourbaix. En conséquence, nous sommes convaincus que le redémarrage de West White Rose offre une valeur supérieure à nos actionnaires, par rapport à l’option de l’abandon et du démantèlement.»

West White Rose faisait partie de plusieurs projets pétroliers suspendus à Terre-Neuve, dans la foulée de l’effondrement des prix mondiaux du pétrole au début de 2020. Son propriétaire majoritaire Husky Energy, qui a depuis été ravalé par Cenovus Energy, avait indiqué en septembre 2020 qu’il examinait toutes ses activités dans la province, faisant craindre un abandon complet du champ pétrolifère de White Rose.

Ce dernier est situé environ 350 kilomètres à l’est de St. John’s, et est l’un des quatre projets pétroliers qui versent des redevances à la province pour l’exploitation de la zone extracôtière. West White Rose sera une extension satellite de White Rose et prolongera la durée de vie du champ d’environ 14 ans, a indiqué Cenovus.

La construction du projet d’extension est achevée à environ 65% et le pétrole de la nouvelle plateforme devrait commencer à être extrait en 2026, a indiqué la société. Le pic de production devrait atteindre environ 80 000 barils par jour d’ici la fin de 2029.

Cenovus a précisé que sa décision de redémarrer le projet avait été influencée par une structure de redevances «modifiée» qui protégera les finances du projet «en période de bas prix des matières premières».

L’annonce de l’entreprise est intervenue alors que l’association de l’industrie pétrolière et gazière de la province s’apprêtait à tenir sa conférence annuelle à St. John’s. Dans un communiqué de presse publié avant qu’il prenne la parole à la conférence, le premier ministre Andrew Furey a affirmé qu’il appuyait la décision de Cenovus.

Andrew Furey a indiqué mardi aux journalistes que la nouvelle structure de redevances permettrait à Terre-Neuve-et-Labrador de profiter des prix élevés du pétrole. «Nous sommes tous en colère et frustrés lorsque les compagnies pétrolières gagnent plus alors que nous voyons les prix élevés à la pompe», a-t-il souligné.

Le premier ministre n’a cependant pas fourni de détails au sujet de la structure de redevances en cas de baisse des prix du pétrole.

Le nouvel accord avec Cenovus prévoit également le versement de 100 millions de dollars (M$) au gouvernement provincial pour établir un «fonds de transition vert», ainsi qu’un «crédit d’abandon de redevances» de 200 M$ pour les coûts de démantèlement, selon le communiqué de presse du gouvernement.

Même si les coûts de démantèlement des installations pétrolières au large de la province ne sont généralement pas divulgués, la province peut se retrouver obligée de rembourser des redevances pour les couvrir. En juin dernier, alors que Suncor envisageait de mettre fin à son projet pétrolier en mer Terra Nova, le gouvernement a indiqué que le démantèlement du champ pourrait coûter aux contribuables jusqu’à 350 M$.

Suncor a annoncé plus tard ce mois-là qu’elle maintiendrait ses activités d’extraction à Terra Nova.

Le gouvernement a donné à Cenovus, alors Husky Energy, 41,5 M$ en décembre 2020 pour maintenir environ 300 emplois liés à West White Rose, alors que l’entreprise débattait de l’avenir du projet. L’argent provenait d’une réserve de 320 M$ fournie par le gouvernement fédéral cette année-là pour aider le secteur pétrolier de la province à faire face aux chutes de prix attribuables à la pandémie.

Dans son communiqué de mardi, le gouvernement a précisé que West White Rose créerait plus de 250 emplois permanents sur la plateforme pétrolière elle-même et créerait ou maintiendrait jusqu’à 1500 autres emplois, soit directement liés au projet, soit indirectement par l’entremise d’autres entreprises qui le desservent.

 

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