(Photo: La Presse Canadienne/Christinne Muschi)
Les premiers résultats de votes qui émanent du front commun du secteur public laissent voir une assez forte approbation des membres des ententes de principe qui étaient intervenues avec le gouvernement du Québec, à l’exception d’une instance dans le secteur de la santé qui a choisi de ne pas soumettre à ses membres une entente sectorielle.
Le front commun représente 420 000 travailleurs dans les secteurs de l’éducation et de la santé, par le biais de ses quatre organisations syndicales membres: la CSN, la CSQ, l’APTS et la FTQ.
Par exemple, dans un important syndicat de la santé, celui du CHU de Québec-Université Laval à l’APTS (Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux), qui compte 2000 membres, l’entente a reçu un taux d’approbation de 78%.
Toujours à l’APTS, au Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides, l’entente de principe a été entérinée à 77%. Il s’agit d’un syndicat de 4300 membres.
Toutefois, la Fédération de la santé du Québec, affiliée à la CSQ, a fait savoir jeudi qu’une de ses instances a rejeté par une forte majorité de 98% l’entente sectorielle concernant les conditions d’exercice des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes qu’elle représente.
La délégation de la FSQ-CSQ qui s’est penchée sur cette entente a dit y voir des «reculs», ce qui fait qu’elle a jugé qu’elle «n’était pas assez intéressante» pour être présentée aux membres.
La FSQ affirme qu’«à la suite du résultat de ce vote, il est maintenant prévu de demander l’intervention d’un conciliateur afin de permettre de faire progresser les idées de chacune des parties et de tenter d’obtenir une nouvelle proposition de règlement».
Également à la CSQ, dans la région de Chaudière, en Beauce, l’entente de principe à la table centrale du front commun a été approuvée à 92% et la proposition de règlement sectoriel sur les conditions de travail approuvée à 86%. Il s’agit dans ce cas d’un syndicat d’enseignants du primaire et du secondaire.
Ce résultat à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), affiliée à la CSQ, est d’autant plus intéressant que des syndicats plutôt rattachés à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) ont critiqué leur propre entente de principe, dans les médias sociaux, et certains recommandent même à leurs membres de ne pas l’entériner.
Les ententes de la FAE et de la FSE sont très similaires; elles diffèrent cependant sur les moyens mis de l’avant pour alléger la composition de la classe.
À la CSN, les enseignants du Cégep de Thetford ont approuvé l’entente de la table centrale à 90 %, l’entente sectorielle à 88%. Au Cégep de Granby: l’entente de la table centrale a été approuvée à 93%, celle de la table sectorielle à 72%. Au Cégep Lionel-Groulx, l’entente de la table centrale a été entérinée à 75%, l’entente sectorielle à 80%.
Aussi à la CSN mais chez le personnel de soutien du Cégep de la Gaspésie et des Îles, l’appui atteint 97 % et chez le personnel manuel au niveau scolaire au Lac-Saint-Jean, 72%.
À la FTQ, au Syndicat québécois des employés de service (SQEES), qui représente notamment des préposés aux bénéficiaires, on rapporte un vote à 75%, tous les autres affichent plus de 85% d’appui.
À suivre
Il s’agit bien sûr de résultats préliminaires, puisque les assemblées d’information et de vote ont commencé lundi dernier et qu’elles s’étendront sur cinq semaines.
Les quatre présidents ou vice-présidents de la FTQ, de l’APTS, de la CSQ et de la CSN s’étaient dits confiants face à cette entente de principe, conclue le 28 décembre après une dure année de négociation.
Le front commun a tenu 11 jours de grève en novembre et décembre, mais plutôt huit en éducation, où les fins de semaine ne comptent pas.
L’entente du front commun, qui s’applique à tous, prévoit des augmentations d’au moins 17,4% sur cinq ans, avec une protection contre l’inflation durant les trois dernières années de la convention collective. Elle inclut aussi des améliorations aux assurances collectives et aux vacances.