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Une augmentation de salaire attendue depuis 2017 est enfin versée

La Presse Canadienne|Publié le 22 août 2019

Environ 15 000 travailleurs dans l'entretien d'édifices publics recevront une augmentation de salaire fort attendue.

Environ 15 000 travailleurs dans l’entretien d’édifices publics, dans plusieurs villes du Québec, pourront bientôt toucher l’augmentation de salaire qu’ils attendaient depuis 2017. Mais ils ne pourront toucher de rétroactivité.

Le ministre du Travail, Jean Boulet, vient en effet d’annoncer la promulgation du décret de convention collective qui concerne ces quelque 15 000 salariés qui travaillent dans l’entretien d’édifices publics dans les régions de Montréal, Gatineau, de la Mauricie et de la Montérégie.

Ces travailleurs attendaient une augmentation de 45 cents à 51 cents l’heure. Leur dernière augmentation date d’octobre 2017. Ils toucheront ainsi 18,11$ ou 18,52$ l’heure (selon la classification de l’employé), après l’augmentation obtenue. L’an prochain, ils toucheront une autre augmentation du même ordre.

«On est super contents, super soulagés. Et ça nous enlève de la pression, parce que même ceux qui ne sont pas syndiqués ont tendance à se tourner vers nous pour demander: ‘qu’est-ce que le syndicat fait? Pourquoi le décret n’est pas encore promulgué?’ On était à la merci de la volonté du conseil des ministres de l’adopter», a commenté en entrevue, jeudi, Raymond Larcher, président de la section locale 800 de l’Union des employés de service, affiliée à la FTQ.

«Enfin, les travailleurs vont avoir le salaire qu’ils méritent. Le salaire est peut-être intéressant au taux horaire, mais il n’y en a pas beaucoup qui font 40 heures. Alors pour eux, 900$ ou 500$ c’est important. Et enfin ils vont l’avoir. Malheureusement, le côté sombre du décret fait en sorte qu’il n’y a pas de rétroactivité», s’est désolé M. Larcher. 

Le décret a été adopté par le conseil des ministres mercredi; il entrera en vigueur lors de sa publication dans la Gazette officielle le 4 septembre, a précisé le ministre Boulet.

Il a indiqué que dès son assermentation comme ministre du Travail, il avait demandé à ses équipes «de rétablir des délais acceptables pour le traitement des requêtes en modification de décrets», puisque ces travailleurs ne touchent pas de rétroactivité. 

Un autre décret a aussi été promulgué, celui qui concerne 1250 salariés dans l’industrie de la menuiserie métallique de la région de Montréal. 

Qu’est-ce qu’un décret?

Les décrets de conventions collectives servent à étendre des conditions négociées par deux parties à l’ensemble des travailleurs et employeurs d’une industrie, dans une région donnée. Ils permettent d’offrir des conditions minimales tant aux syndiqués qu’aux non-syndiqués et, par le fait même, protègent les employeurs contre la concurrence déloyale.

Après que les parties qui négocient se furent entendues, celles-ci doivent présenter une requête au ministère du Travail pour faire modifier leur décret en conséquence. Il doit ensuite y avoir une étude d’impact économique. Le processus prend souvent plusieurs mois et les travailleurs ne touchent pas de rétroactivité salariale. Pour qu’un décret puisse entrer en vigueur, il doit être promulgué, paraître dans la Gazette officielle.

La promulgation d’un autre décret d’importance se fait attendre: celui qui touche 15 000 agents de sécurité. Il existe également d’autres décrets dans l’industrie du camionnage de la région de Québec et dans l’industrie des matériaux de construction, par exemple.