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Relation Canada-Chine: l’aide des États-Unis serait appréciée

La Presse Canadienne|Publié le 07 mai 2019

Depuis l’arrestation de Meng Wanzhou à Vancouver, le Canada subit des représailles de la Chine.

Une ministre fédérale a déclaré que le gouvernement fédéral apprécierait toute aide que les États-Unis pourraient offrir pour aider le Canada dans son différend en cours avec la Chine.

« Je dirais que cela serait certainement utile », a déclaré la ministre du Développement économique rural, Bernadette Jordan, en entrevue.

« Les temps ont changé dans le monde, dans les quatre dernières années à peine. Nous constatons des défis partout dans le monde. Et nous continuerons, en tant que gouvernement, à défendre nos produits canadiens. »

La Chine a suspendu les importations de porc et de canola en provenance de deux sociétés canadiennes de chaque secteur, alors qu’on observe une escalade des tensions consécutive à l’arrestation de Meng Wanzhou, dirigeante de Huawei Technologies, en vertu d’un mandat d’arrêt américain alléguant une fraude.

L’arrestation de Mme Meng a rendu la Chine furieuse.

Neuf jours après son arrestation, la Chine a emprisonné deux Canadiens, l’ex-diplomate Michael Kovrig et l’entrepreneur Michael Spavor, et les a accusés de porter atteinte à la sécurité nationale de la Chine.

Un haut responsable canadien, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat parce qu’il n’était pas autorisé à s’exprimer publiquement sur la question, a déclaré que le Canada travaillait avec tous ses alliés, y compris les États-Unis, pour faire pression sur la Chine, ce qui a toujours été le cas.

« Ce n’est pas un changement », a déclaré la source.

« Bien sûr, nous continuons à soulever le problème avec nos amis américains. »

La suspension des importations de canola et de porc a également créé la possibilité que la Chine élargisse ce que l’on considère généralement comme des représailles économiques dans d’autres secteurs.

Le député conservateur Randy Hoback a récemment déclaré devant le Comité de l’agriculture de la Chambre des communes qu’il craignait que la Chine décide de cibler le sirop d’érable ou les fruits de mer canadiens.

Bernadette Jordan a souligné que sa circonscription de la Nouvelle-Écosse est la plus grande productrice de homard parmi les circonscriptions du pays et qu’aucun jour ne passe sans qu’elle ne parle à un pêcheur.

En 2017, le Canada a exporté 10 millions de kilogrammes de homard vivant vers la Chine.

Les efforts du Canada pour diversifier ses marchés des produits de la mer se poursuivent avec la ratification des accords de libre-échange avec l’Union européenne et les 10 pays du bassin du Pacifique dans le Partenariat transpacifique global et progressiste, a-t-elle déclaré.

« Oui, la Chine représente une part importante de nos ventes de homard, nos produits de la mer, pas seulement des homards. Mais je pense qu’avec la capacité d’atteindre l’Europe, notre capacité d’atteindre d’autres marchés asiatiques, nous avons le potentiel de nous assurer que ces difficultés sont atténuées. »

Mme Jordan a souligné qu’il n’y avait « absolument aucune indication » que la Chine s’apprêtait à prendre des mesures commerciales contre les produits de la mer canadiens.

Même si elle a donné peu de détails sur les plans d’urgence que pourrait avoir le gouvernement dans l’éventualité où les secteurs des produits de la mer étaient touchés par la Chine, Mme Jordan a laissé entendre que le gouvernement leur viendrait en aide si nécessaire.

« Nous avons travaillé avec les producteurs de canola spécifiquement sur une aide pour eux. Je suis sûr que le moment venu, le cas échéant, nous serons également présents pour nos pêcheurs. »