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Québec revoit à la baisse son déficit de l’année 2020-2021

La Presse Canadienne|Publié le 30 avril 2021

Québec revoit à la baisse son déficit de l’année 2020-2021

« La situation est meilleure que prévu pour 2020-2021, mais il reste beaucoup d’incertitude devant nous », a expliqué le ministre des Finances, Eric Girard. (Photo: Jacques Boissinot pour La Presse Canadienne)

Un mois à peine après le dépôt du budget, le gouvernement Legault révise à la baisse sa prévision du déficit de l’année financière terminée à la fin mars, qui est ramenée à 13,3 milliards $ — avant l’utilisation de la réserve de stabilisation. 

Il s’agit d’une amélioration de 1,7 milliard $ comparativement au manque à gagner préalablement anticipé de 15 milliards $ après le versement effectué au Fonds des générations. 

Québec a annoncé les changements en dévoilant le Rapport mensuel des opérations financières au 30 janvier, vendredi après-midi. 

L’amélioration est attribuable à trois facteurs : une augmentation de 712 millions $ des revenus tirés de l’impôt des sociétés, un transfert fédéral de 413 millions $ pour la poursuite du développement de l’internet haute vitesse et une somme de 625 millions $ qui n’a pas été puisée dans la provision pour pallier les imprévus.

« La situation est meilleure que prévu pour 2020-2021, mais il reste beaucoup d’incertitude devant nous », a expliqué le ministre des Finances, Eric Girard, au cours d’un entretien téléphonique où il a également indiqué que les entreprises semblaient s’en tirer « mieux que prévu » compte tenu des sommes supplémentaires versées en impôt. 

En utilisant la réserve de stabilisation de 8,8 milliards $, le déficit pour l’exercice 2020-2021 devrait ainsi s’établir à 4,5 milliards $. 

Selon le rapport, en date du 31 janvier, et à deux mois de la fin de l’année financière, le manque à gagner dans les coffres atteignait 5,5 milliards $ en tenant compte des 2,6 milliards $ consacrés au Fonds des générations. 

M. Girard a toutefois prévenu que les revenus seraient inférieurs aux dépenses au cours des deux derniers mois de l’exercice financier, où les conditions sanitaires étaient notamment resserrées. Parallèlement, plusieurs initiatives annoncées l’an dernier ainsi qu’au cours de la mise à jour automnale devraient contribuer à faire grimper les dépenses, a ajouté le grand argentier du gouvernement Legault. 

De plus, même si le portrait économique semble s’améliorer, le ministre des Finances a estimé qu’il était encore trop tôt pour spéculer sur le déficit anticipé de 12,3 milliards $ cette année. Il en va de même à l’endroit de sa cible de croissance du produit intérieur brut réel — ajusté à l’inflation — de 4,2 %, qui est inférieure aux estimations du secteur privé. 

Le Mouvement Desjardins table par exemple sur une augmentation de 6 % du PIB réel cette année. 

« Si on se parlait de Toronto plutôt que de Montréal, est−ce que nous serions si optimistes que cela ? s’est demandé M. Girard. Il y a beaucoup d’incertitude. La vaccination va bien. La vérité, c’est que si l’on roule vers Toronto, ça ne va pas si bien que cela et l’Ontario est notre principal partenaire commercial. À Montréal, les restaurants sont toujours fermés. » 

Au terme des dix premiers mois du dernier exercice financier, les recettes consolidées de l’État, qui tiennent compte des transferts, se chiffraient à 97,6 milliards $, en hausse de 0,7 % sur un an. Toutefois, le portrait est moins reluisant du côté des revenus autonomes, qui se sont contractés de 4 % pour s’établir à 73,7 milliards $. 

Du côté des dépenses consolidées, elles totalisaient 100,5 milliards $ à la fin janvier, en hausse de 11,6 %.