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PSPP favorable à une monnaie québécoise

La Presse Canadienne|Publié le 18 octobre 2023

PSPP favorable à une monnaie québécoise

Lundi prochain, M. St-Pierre Plamondon doit de surcroît présenter son «budget de l’an 1», c’est-à-dire une projection des revenus et des dépenses de la première année d’un Québec indépendant. (Photo: La Presse Canadienne)

Québec — Une monnaie québécoise, un Canada associé: c’est le Québec indépendant qu’entrevoit le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.

Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a rétorqué pour sa part qu’il prendrait bien le dollar américain.

Au lendemain de l’entrée au Salon bleu de son nouveau député Pascal Paradis, un «indépendantiste convaincu que ça va se faire», le chef péquiste a été appelé mercredi à élaborer sa conception d’un État souverain, frontières, défense, monnaie, etc.

Le gouvernement caquiste lui a répondu qu’une monnaie nationale n’est «pas un signe de souveraineté», selon les mots de M. Fitzgibbon.

Lundi prochain, M. St-Pierre Plamondon doit de surcroît présenter son «budget de l’an 1», c’est-à-dire une projection des revenus et des dépenses de la première année d’un Québec indépendant.

«Ultimement, la réponse théorique, la réponse absolue, c’est que le Québec gagnerait à avoir sa propre politique monétaire en fonction de nos impératifs économiques et non pas ceux de l’Alberta et de l’Ontario», a-t-il plaidé en faveur d’une devise proprement québécoise.

À ses yeux, la politique actuelle de la Banque du Canada ne sert pas les intérêts du Québec, parce que la devise canadienne est gonflée artificiellement par le pétrole de l’Alberta et cela nuit aux exportations de la province.

Dollar US

Y a-t-il un avantage à battre sa propre monnaie? «Non», a répondu M. Fitzgibbon en mêlée de presse mercredi matin.

«Une monnaie n’est pas un signe de souveraineté, ce n’est pas ça qui est important, a-t-il poursuivi. Moi, je prendrais le dollar américain.»

En outre, le chef péquiste n’est pas partisan d’une indépendance pure et dure, mais plutôt d’une souveraineté-association avec le Canada. Il estime que les intérêts régionaux continueront de prédominer et que les voisins du Québec constitueront donc des partenaires.

Il croit ainsi en une «négociation de bonne foi où les intérêts de part et d’autre sont bien servis, parce qu’on va toujours demeurer loyal envers les intérêts géopolitiques de l’Amérique du Nord, notamment sur le plan des ressources, de la défense».

Legault

Pour sa part, le premier ministre François Legault juge qu’on ne peut se passer du Canada en raison des versements de péréquation considérables encaissés par le Québec.

Il presse le chef péquiste de publier son budget de l’an 1, afin de constater comment il comblera le manque à gagner.

«J’ai hâte de voir qu’est-ce qu’il fera avec le trou de 13 milliards $ de péréquation», a dit M. Legault en se rendant à la période de questions.

PLQ

Rien ne prouve qu’un Québec indépendant serait viable, opine pour sa part le Parti libéral du Québec (PLQ).

Même si deux de ses chefs précédents, Jean Charest et Philippe Couillard, estimaient qu’un Québec souverain serait viable sur le plan économique, l’opposition libérale émet désormais des doutes.

«Je n’ai pas vu encore d’études, j’invite le Parti québécois à nous dévoiler des études», a déclaré, sceptique, le député libéral Monsef Derraji, en mêlée de presse.

«Je n’ai pas encore vu d’études en 2023 qui me démontrent la viabilité d’un modèle.»

Le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, a été plus cinglant. Sur l’application X, anciennement Twitter, il a accusé les péquistes de se détourner des problèmes réels des Québécois.

«Pendant que le PQ rêve d’une piastre péquiste, nous, les libéraux, nous sommes préoccupés par le nombre de dollars canadiens dans les poches des Québécois qui sont frappés durement par l’inflation», a-t-il écrit.

 

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne