Projet de loi 61: «J’ai bougé sur toutes les demandes», dit Dubé
La Presse Canadienne|Publié le 11 juin 2020La pièce législative vise à accélérer la mise en chantier de 202 projets d’infrastructure.
Le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, s’est finalement plié aux demandes des partis d’opposition et modifiera en profondeur son projet de loi 61.
La pièce législative, qui était décriée de toutes parts depuis une semaine, vise à accélérer la mise en chantier de 202 projets d’infrastructure.
Se présentant devant les journalistes l’air contrit jeudi matin, M. Dubé a admis que la semaine avait été « occupée » et qu’il avait travaillé jusque tard dans la nuit de mercredi à jeudi pour trouver des solutions.
Il a déclaré qu’il allait modifier tous les articles litigieux du projet de loi touchant principalement à l’environnement et aux marchés publics. La prolongation de l’état d’urgence sera aussi circonscrite, a−t−il dit.
La veille, les partis d’opposition et le député indépendant Guy Ouellette lui avaient lancé un ultimatum: soit il réécrivait le projet de loi, soit il se butait à leur refus de l’adopter.
M. Dubé a plaidé jeudi que le Québec avait besoin de ce projet de loi afin de raccourcir les délais pour la construction d’écoles, de maisons des aînés et de réseaux de transport collectif, entre autres.
Il a supplié les oppositions de lui accorder leur « aide » pour faire passer le projet de loi 61 par des « voies naturelles » dans un court laps de temps. Il a dit espérer faire adopter le principe ce jeudi.
« Nettement insuffisant »
L’opposition libérale a réagi à la proposition d’amendements de M. Dubé en la qualifiant de nettement insuffisante.
La chef du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, a concédé qu’un pas avait été franchi, mais qu’il restait au moins 10 kilomètres à parcourir.
Selon elle, le projet de loi 61 du gouvernement Legault est au mieux brouillon, au pire une « tentative malheureuse de s’octroyer des pouvoirs insensés ».
« On est très loin de la coupe aux lèvres, a−t−elle déclaré lors de la période des questions. Les députés en cette Chambre sont déçus. »
Le premier ministre François Legault a affirmé que si les oppositions n’acceptaient pas de voter le principe du projet de loi, elles allaient devoir s’expliquer à leurs électeurs. « On aura perdu un été », a−t−il rouspété.