Premier entretien entre Justin Trudeau et Joe Biden vendredi
La Presse Canadienne|Publié le 22 janvier 2021Le président américain, Joe Biden, et le premier ministre du Canada, Justin Trudeau (Photo: La Presse Canadienne)
Si la décision de Joe Biden de bloquer le projet d’expansion du pipeline Keystone XL est censée sonner le glas des relations entre le Canada et les États−Unis, la liste d’appels du nouveau président semble indiquer le contraire.
Le premier appel téléphonique du 46e président avec un dirigeant étranger aura lieu vendredi et le premier ministre Justin Trudeau sera à l’autre bout de la ligne.
«Je m’attends à ce qu’ils discutent de l’importante relation avec le Canada, ainsi que de sa décision concernant le pipeline Keystone que nous avons annoncée plus tôt aujourd’hui», a déclaré mercredi l’attachée de presse de la Maison-Blanche, Jen Psaki.
«Ses premiers appels seront avec des partenaires et des alliés; il estime qu’il est important de reconstruire ces relations et de répondre aux défis et aux menaces auxquels nous sommes confrontés dans le monde.»
Parmi la pile de décrets que M. Biden a signés lors de son premier jour à la Maison-Blanche se trouvait celui qui annulait l’approbation, par l’ancien président Donald Trump, de l’expansion du pipeline transfrontalier de 8 milliards $US.
Le projet, proposé pour la première fois en 2008, a rebondi à la Maison-Blanche au fil des ans: il a été bloqué tout au long des deux mandats de Barack Obama avant d’être carrément annulé en 2015, puis ressuscité à deux reprises par M. Trump.
M. Trudeau, qui a pris soin de souligner que la campagne de M. Biden avait déjà promis de bloquer l’expansion, l’a fait à nouveau mercredi dans un communiqué plus festif que critique.
«Bien que nous saluions l’engagement du président à lutter contre le changement climatique, nous sommes déçus, mais reconnaissons la décision du président de tenir sa promesse électorale sur Keystone XL», indique le communiqué.
Autres grandes priorités
M. Trudeau a salué les autres initiatives de Biden, notamment le retour dans l’accord de Paris, un moratoire sur le forage pétrolier et gazier dans l’Arctique et l’annulation de l’interdiction de voyager dans les pays à majorité musulmane.
En vérité, personne au sein du gouvernement libéral n’a laissé entendre que la décision était susceptible d’entraver les négociations sur d’autres grandes priorités canado-américaines, comme l’obtention d’exemptions aux dispositions «Buy American» promises par M. Biden.
Il a fallu au Canada près d’un an pour négocier des dérogations à des règles similaires en 2010, lorsque l’administration de Barack Obama se préparait à dépenser plus de 800 milliards $ pour se remettre de la Grande Récession.
Le plan de M. Biden, visant à s’assurer que les Américains soient les premiers bénéficiaires des efforts du gouvernement pour se remettre de la pandémie de COVID-19, inclura également un bureau «Buy American» opérant directement depuis la Maison-Blanche.
Il comprendra aussi des décrets pour appliquer, élargir et resserrer davantage les dispositions, une stratégie pour rendre les produits américains plus compétitifs et élargir la liste des «matériaux critiques» qui doivent être fabriqués aux États-Unis.
Le nouveau gouvernement héritera également d’une querelle alimentée par M. Trump entre les producteurs laitiers américains et canadiens, avec toutes les caractéristiques du différend sur le bois d’oeuvre.