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Ottawa veut moderniser l’industrie pétrolière et gazière

La Presse Canadienne|Publié le 22 octobre 2020

Ottawa mise 100M$ sur l'innovation pour réduire l’impact environnemental de l’industrie pétrolière et gazière.

Le gouvernement fédéral consacrera 100 millions $ de son Fonds stratégique pour l’innovation pour accélérer la mise au point et l’utilisation de technologies afin de réduire l’impact environnemental de l’industrie pétrolière et gazière.

Le financement sur quatre ans, annoncé pour la première fois dans le budget fédéral de mars 2019, sera versé au Réseau d’innovation pour les ressources propres (RIRP), a déclaré jeudi le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, Navdeep Bains. Le Réseau est un consortium formé de 1700 entreprises, organisations à but non lucratif, ministères et organismes gouvernementaux, chercheurs, établissements universitaires et agences de développement économique.

Les fonds permettront notamment de soutenir la commercialisation de nouveaux produits de l’industrie pétrolière et gazière du Canada, selon la présidente du RIRP, Joy Romero, qui est également vice−présidente de la technologie et de l’innovation pour le producteur de sables bitumineux Canadian Natural Resources.

«Avec l’engagement de 100 millions $ (…) et les investissements correspondants des membres du RIRP, nous sommes en mesure d’accélérer le développement technologique et de soutenir les innovateurs qui proposent des solutions transformationnelles à nos défis», a déclaré Mme Romero.

Environ 80 millions $ ont déjà été alloués à trois concours de développement technologique pour «des projets à fort impact avec des voies claires vers la commercialisation», a−t−elle indiqué.

Ces concours visent à créer des solutions de rechange à valeur ajoutée, à réduire l’empreinte environnementale et à explorer de nouvelles solutions numériques pour l’industrie pétrolière.

«Par exemple, plutôt que de brûler du bitume, générer des fibres de carbone pour créer du ciment plus solide et des carrosseries de véhicules plus légères, a illustré Mme Romero lors d’une conférence téléphonique virtuelle à Calgary. Il existe également la possibilité de convertir les gaz à effet de serre en produits de valeur comme du désinfectant pour les mains et du savon, nos deux principales armes dans la lutte pour aplatir la courbe de la COVID−19.»

 

Un «écosystème énergétique durable» 

Selon le site web du Réseau, les 20 millions restants seront destinés au développement, à l’administration et à la gestion des écosystèmes.

Le ministre Bains a affirmé que la contribution du Fonds stratégique pour l’innovation soutenait le plan du Canada visant à atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. 

«Les projets financés devraient créer des emplois hautement qualifiés et développer la main−d’œuvre de l’avenir grâce à des postes coopératifs, à l’apprentissage intégré au travail et à la formation professionnelle», a−t−il dit. «Encore une fois, cela fait partie de la construction d’un écosystème énergétique vraiment durable, et nous sommes donc très enthousiastes.»

Le financement a été condamné par Greenpeace Canada. L’organisation environnementale estime qu’il s’agit d’une subvention à l’industrie pétrolière et gazière qui serait mieux dépensée dans des projets d’énergie renouvelable.

«Parler de technologie propre ne peut cacher le fait qu’il s’agit toujours d’augmenter la production de pétrole à un moment où nous devons mettre les gens au travail sur de vraies solutions climatiques», a déclaré Keith Stewart, stratège principal en énergie de Greenpeace, dans un courriel. 

Mme Romero a souligné que le Réseau suivra et rendra compte de l’efficacité du programme chaque année au cours des quatre prochaines années et qu’il sera tenu de fournir des rapports de suivi pendant une autre décennie.

Au moins la moitié du financement est destiné aux petites et moyennes entreprises.

Le RIRP, créé en 2017, a pour objectif de soutenir des projets de recherche visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’industrie pétrolière et gazière de 100 mégatonnes d’ici 2033, ce qui équivaut à retirer 1,5 million de voitures de la route.