Justin Trudeau et Chrystia Freeland ont participé à une assemblée publique virtuelle, en français.
Si le Canada a emprunté autant d’argent depuis le début de la pandémie, c’est pour s’assurer que les entreprises soient en bonne position lors de la reprise économique. Une reprise qui sera verte et Ottawa n’hésitera pas à délier davantage les cordons de la bourse pour stimuler la relance lorsque la population sera vaccinée.
C’est en partie le message qu’avaient à livrer le premier ministre Justin Trudeau et la ministre des Finances Chrystia Freeland mercredi soir lors d’une assemblée publique virtuelle, en français.
En début d’assemblée, le premier ministre a indiqué qu’il n’avait « pas vu encore » les questions des citoyens auxquelles les deux politiciens s’apprêtaient à répondre.
C’est Julianne, une jeune fille de sept ans, qui a été la première à interroger virtuellement les politiciens.
L’enfant a demandé aux deux élus si elle « devait être inquiète de l’endettement du pays ».
Chystia Freeland a expliqué à la fillette que, comme le premier ministre, elle avait trois enfants et que « l’avenir des enfants » était ce qui guidait ses décisions politiques.
La ministre des Finances a justifié l’endettement important du Canada depuis le début de la pandémie par « l’obligation morale » de soutenir les familles, mais aussi par une « obligation économique » de permettre une relance rapide lorsque la pandémie sera terminée. « Les investissements que nous avons faits nous permettront d’être dans une meilleure position que beaucoup d’autres pays » a-t-elle expliqué en soulignant l’importance d’aider, et dans certains cas de maintenir en vie, les petites et moyennes entreprises pendant la crise, afin qu’elles soient prêtes et compétitives, lors de la relance.
La ministre des Finances a également souligné que l’économie est « à un niveau plus bas actuellement que dans les pires moments de la crise de 2008-2009 » et que le gouvernement libéral ne fera pas l’erreur de mettre fin prématurément aux programmes d’aide comme « l’avait fait le gouvernement précédent » lors de la crise de 2008-2009.
Elle a expliqué, comme elle l’avait annoncé lundi dernier, que le plan de relance se chiffrera entre 70 et 100 milliards $ et se déploiera sur trois ans et que ce plan « ciblera la création d’emplois ».
Concernant les finances publiques, le premier ministre Trudeau a ajouté que le pays était entré dans la crise avec une position fiscale très forte.
« On avait la position la plus forte dans tout le G7 au début de la pandémie », a-t-il déclaré.
À la question d’un citoyen qui voulait savoir si des « mesures d’austérité » faisaient partie du plan, Justin Trudeau a répondu que la relance misera sur la croissance économique et « qu’au Parti libéral, l’austérité ne nous intéresse pas. »
Des mesures sanitaires, même après le vaccin
À une citoyenne qui se demandait si l’éventuel vaccin contre le coronavirus sera « gratuit et accessible à tout le monde », le premier ministre a répondu que ce sera évidemment le cas et que le pays avait signé des contrats avec sept manufacturiers.
Il a rappelé qu’il faudra continuer d’appliquer des mesures d’hygiène et de distanciation pour plusieurs mois, même après la vaccination.
« Des experts sont en train de déterminer comment sera distribué le vaccin », a indiqué le premier ministre en précisant qu’il faudra s’assurer d’immuniser rapidement « les travailleurs de premières lignes, les travailleurs des CHSLD, les ainés et les autochtones qui vivent dans des communautés isolées ».
La ministre Freeland a ajouté que le Canada avait sécurisé « 10 doses de vaccin par habitant » et qu’il n’y avait donc pas lieu d’être inquiet.
Chystia Freeland a conclu sa dernière intervention en réitérant que « l’hiver sera difficile », mais que le gouvernement sera présent pour appuyer les Canadiens et les entreprises et « qu’on a les vaccins », donc « on sait maintenant qu’il y aura une fin ».
Les deux politiciens n’ont toutefois pas précisé de calendrier concernant la vaccination de la population
Santé Canada n’a homologué aucun vaccin contre la COVID-19 pour l’instant.