Mise à jour économique: les partis de l’opposition sont déçus
La Presse Canadienne|Publié le 01 Décembre 2020Prenant la parole après le discours de la ministre Freeland, Erin O’Toole a protesté à son tour: «il n’y a pas de plan».
L’énoncé économique présenté par la ministre fédérale des Finances n’a trouvé grâce aux yeux d’aucun parti d’opposition.
Au Bloc québécois, on reproche à Chrystia Freeland de n’avoir prévu aucune aide supplémentaire pour les aînés. Et, surtout, on dénonce les conditions que le gouvernement libéral attache au milliard de dollars qui doit assurer une amélioration des services dans les centres de soins de longue durée.
« Justin Trudeau utilise la crise pour centraliser et démembrer les pouvoirs des provinces parce que, lui, sa capacité de crédit, elle est techniquement infinie », a pesté Yves-François Blanchet, en point de presse après la présentation, en Chambre, de l’énoncé économique.
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Le chef bloquiste estime que ça n’annonce rien de bon pour la rencontre des premiers ministres du pays qui, d’ici 10 jours, doivent discuter de transferts en santé.
« Le premier ministre du Canada (…) va arriver à la table (…) avec les mains vides, sauf peut-être deux trois petites injures en poche comme celle qui dit “on pourrait mettre un milliard dans les soins de longue durée, à (certaines) conditions” », a supposé M. Blanchet.
Le chef de l’opposition officielle a préféré offrir son avis en Chambre.
Prenant la parole après le discours de la ministre Freeland, Erin O’Toole a protesté à son tour : « il n’y a pas de plan ».
Le gouvernement libéral promet un plan de relance de 70 à 100 milliards $, étalés sur trois ans, plan dont les détails devraient être annoncés au printemps.
« Si au moins les libéraux avaient un plan clair! Ce qu’on entend aujourd’hui, c’est un gouvernement en panique qui brûle de l’argent pour cacher son incompétence », a lancé M. O’Toole.
« Les travailleurs canadiens méritent un gouvernement qui se bat pour eux; un gouvernement qui n’est pas obsédé avec l’idée de faire une transition de nos industries en pleine pandémie », a-t-il ajouté.
À l’autre bout du spectre politique, les néo-démocrates estiment plutôt que l’argent fédéral est et sera mal distribué.
« M. et Mme Tout le monde vont payer la facture pour la relance », de l’avis de Jagmeet Singh.
Le chef néo-démocrate a donné l’exemple de l’industrie touristique à laquelle le gouvernement offrira, comme pour toutes les entreprises d’industries durement touchées par la pandémie, des garanties pour des prêts à faibles taux d’intérêt.
« Ça va aider beaucoup les banques. Les banques vont faire un grand profit pour ça, mais ce n’est pas une aide spécifique aux secteurs qui ont été frappés », s’est plaint M. Singh.
Les verts, eux, reprochent au gouvernement l’absence d’un autre plan, celui pour arriver à un Canada carboneutre.
La leader du Parti vert, Annamie Paul, applaudit les quelques mesures vertes du document. « Mais toutes ces propositions ne sont pas un plan. Et la chose qui nous manque après six années d’un gouvernement libéral, c’est un vrai plan pour atteindre nos cibles (de réduction des émissions des gaz à effet de serre), un vrai plan pour le climat », a souligné Mme Paul.