Mise à jour économique: la révision du crédit pour les employés âgés inquiète
La Presse Canadienne|Publié le 21 novembre 2024(Photo: Adobe Stock)
L’exclusion des travailleurs québécois âgés de 60 à 64 ans au crédit d’impôt pour prolongation de carrière, annoncée jeudi dans la mise à jour économique du ministre des Finances, inquiète le milieu des affaires.
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Selon le Conseil du patronat du Québec (CPQ), en faisant passer l’admissibilité à 65 ans et plus, il y aura «certainement un impact pour attirer ou retenir des travailleurs expérimentés sur le marché du travail».
«On a certaines préoccupations sur l’impact que ça risque d’avoir parce qu’on sait que nous sommes toujours en pénurie de main-d’oeuvre et on le sera encore dans les prochaines années. […] C’est une mesure qui rendait le travail plus intéressant financièrement et fiscalement. Est-ce que ça va en décourager certains?», a commenté la vice-présidente à la recherche et économiste en chef du CPQ, Norma Kozhaya, en entrevue.
Ce crédit d’impôt pouvait représenter pour ces travailleurs une économie d’impôt de 1540$ par année.
D’après l’énoncé du ministre Eric Girard, l’instauration de ce crédit a permis au Québec d’effectuer «un rattrapage dans la participation au marché du travail de ces personnes», faisant pratiquement disparaître l’écart historique avec l’Ontario.
Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) rappelle que le secteur manufacturier subit encore les impacts de la pénurie de main-d’œuvre, comptant 13 000 postes vacants actuellement.
«Avec 27% des travailleurs âgés de plus de 55 ans, soit une proportion plus importante que la moyenne, le secteur manufacturier fera face à un mur dans les prochaines années. En ce sens, la révision du crédit d’impôt des travailleurs expérimentés n’aidera vraisemblablement pas à diminuer la pression sur le marché du travail», a réagi MEQ dans un communiqué.
Le président de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) se demande aussi si la révision de cette mesure fiscale viendra renverser l’objectif recherché initialement.
«D’après moi, la répercussion sur les aînés ne sera pas majeure, mais elle va être majeure pour l’objectif qu’on visait d’augmenter le nombre de personnes disponibles pour continuer à travailler», a affirmé Pierre Lynch, en entrevue.
Selon un sondage mené auprès des membres de l’AQDR, un bon nombre des travailleurs de 60 à 64 ans qui restent sur le marché de l’emploi le font parce qu’ils ne peuvent compter sur un régime de retraite, devant plutôt se tourner vers les prestations gouvernementales, a-t-il souligné.
Pierre Lynch souhaiterait d’ailleurs voir davantage de mesures pour aider les aînés les plus vulnérables.