Loi 101: Erin O’Toole d’accord avec François Legault
La Presse Canadienne|Publié le 14 septembre 2020François Legault s’est trouvé un allié pour appliquer la loi 101 aux entreprises de compétence fédérale dans la province
Le premier ministre du Québec, François Legault, s’est trouvé un autre allié à Ottawa pour appliquer la loi 101 aux entreprises de compétence fédérale dans la province.
Le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, se dit prêt à monter au front — à l’instar de ses homologues du Bloc québécois et du Nouveau Parti démocratique — pour défendre cet engagement si cher à la Coalition avenir Québec.
M. O’Toole en a discuté lors d’une rencontre qu’il a décrite comme «excellente» avec M. Legault dans ses bureaux de Montréal, lundi.
«Je lui ai dit que, personnellement, je crois que les grandes entreprises sous juridiction fédérale devraient respecter les dispositions de la langue française au Québec», a déclaré le nouveau chef de l’opposition officielle à Ottawa, lors d’une mêlée de presse après coup.
M. O’Toole dit avoir relaté à M. Legault son expérience comme avocat pour une multinationale américaine qui avait dû s’adapter pour respecter les lois linguistiques au Québec et a noté que les plus petites entreprises avaient dû suivre le pas aussi par le passé.
«Pourquoi est−ce que les banques, les aéroports et les autres ne devraient−ils pas le faire? Je crois que c’est une question de respect», a poursuivi M. O’Toole.
À Ottawa, la ministre responsable de ce dossier a esquivé les questions sur l’application de la loi 101 pour les entreprises de compétence fédérale.
«Bien il va de soi qu’on doit encore toujours plus protéger le français. Et puis en même temps, on doit être là pour faire respecter le bilinguisme au pays et protéger nos minorités linguistiques», a répondu la ministre des Langues officielles, Mélanie Joly.
Impôts, pipelines et transferts
M. O’Toole n’a pas voulu s’avancer aussi fermement sur une autre demande de M. Legault, soit une déclaration d’impôt unique gérée par le Québec. Son prédécesseur, Andrew Scheer, avait promis des négociations à ce sujet avec Québec s’il devenait premier ministre.
Le nouveau chef, lui, veut prendre le temps de consulter les principaux intéressés.
«Je vais voir mon approche parce qu’on doit protéger les emplois. Je vais parler avec mes collègues, avec les syndicats, avec les gens à Shawinigan et je vais prendre une décision après mes discussions», a−t−il dit aux journalistes, lundi.
Il est resté aussi très prudent lorsqu’interpellé sur les pipelines, sujet épineux au Québec.
M. O’Toole s’est contenté de répéter qu’il est en faveur des «richesses naturelles» et de «création de richesse» partout au Canada, en insistant sur l’importance de l’environnement. Il n’a pas voulu se prononcer sur un autre projet de type Énergie Est qui traverserait le pays.
Sur les transferts en santé, le chef conservateur promet d’adopter une attitude différente de celle de l’ex−premier ministre conservateur Stephen Harper — qui avait imposé un taux plancher de 3 % d’augmentation, sans consulter les provinces — mais n’a pas dit s’il y aurait augmentation.
«Je vais avoir une approche de collaboration et je donnerai du financement en santé d’une manière stable, prévisible et sans conditions. C’est important de respecter les champs de compétence des provinces, incluant en santé», a−t−il décrit.
Signe qu’il a de grandes ambitions au Québec pour la prochaine élection, M. O’Toole dit qu’il compte «doubler ou tripler» son caucus. «Nous allons surprendre les gens lors de la prochaine élection», prédit−il.