LNH: les contribuables québécois contribueront à nouveau
La Presse Canadienne|Publié le 27 septembre 2024L’événement mettra en compétition les sélections nationales du Canada, des États-Unis, de la Suède et de la Finlande. (Photo: Paul Chiasson La Presse Canadienne)
Les contribuables québécois contribueront à nouveau pour soutenir des prestations de joueurs de la Ligue nationale de hockey (LNH), cette fois à Montréal, et ce, en plein cœur de la saison de hockey.
Le bureau de la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a confirmé à La Presse Canadienne que Québec allongera bel et bien une somme de 480 000$ pour la tenue, au Centre Bell, des quatre premiers matchs de la Confrontation des 4 nations. C’est ce tournoi qui remplacera le match des étoiles pour la saison 2024-2025. Les quatre matchs montréalais se dérouleront du 12 au 15 février prochain.
Quatre autres matchs suivis de la finale de ce tournoi se dérouleront ensuite à Boston.
Difficultés avec le montage financier
L’annonce de la tenue de cette compétition avait été faite en juin, mais ni Tourisme Montréal ni la LNH n’avaient alors fait état d’une aide gouvernementale. Dans les jours précédant l’annonce, certains commentateurs sportifs avaient évoqué des difficultés dans les pourparlers pour faire venir le tournoi à Montréal, difficultés liées au montage financier, disait-on.
Le président-directeur général de Tourisme Montréal, Yves Lalumière, avait effectivement confirmé que «l’aspect économique», selon son expression, était au cœur des discussions, sans toutefois ajouter de détails.
En entrevue avec La Presse Canadienne, la vice-présidente au développement de la destination de Tourisme Montréal, Manuela Goya, précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’une somme qui sera simplement transférée à la LNH. «La subvention de 480 000 $, ce n’est pas une mécanique directe à la LNH. C’est aussi pour les activités de “fan zone” et tout ce qui va être autour de l’événement aussi.»
Une aide «nécessaire»
Tourisme Montréal a fait un important lobbying auprès de la LNH pour cet événement parce que «pour nous c’était vraiment une occasion de faire rayonner Montréal» et lorsqu’on lui demande s’il aurait été possible d’obtenir ces quatre matchs sans aide gouvernementale, la réponse tombe immédiatement, sans hésitation: «Non, nous étions en compétition avec Toronto et avec d’autres villes.»
Pourtant, le quotidien La Presse, qui a dévoilé l’existence de la subvention, affirme avoir obtenu l’assurance tant de l’État du Massachusetts que de la Ville de Boston qu’aucun argent public n’est impliqué pour la portion américaine du tournoi.
Manuela Goya n’en est pas si certaine. «C’est très confidentiel. Ces choses-là ne se disent pas, mais il y a toujours un prix pour tout. C’est sûr qu’ils ne vont pas le dire, mais les modèles financiers sont différents. Ici, le ministère l’a dévoilé et c’est tant mieux parce que c’est transparent.»
Évidemment, la somme de 480 000$ pâlit à côté de l’octroi par Québec de 5 à 7 millions $ aux Kings de Los Angeles pour la présentation de deux matchs préparatoires à Québec, mais Mme Goya reconnaît que même ce genre de montant peut faire tiquer. Elle assure toutefois qu’il s’agit d’un bon investissement.
«C’est sûr que dans l’absolu, 480 000 $ c’est beaucoup. Maintenant nous on vérifie, si la subvention est de 480 000 $, de combien sont les retombées économiques? Ça veut dire les nuitées, les restaurants, les gens qui travaillent, les fournisseurs et tous ceux qui entourent cet événement. Avec un estimé de 15 000 nuitées et le Centre Bell rempli à pleine capacité ou presque, on présume que les retombées vont être à peu près entre 20 et 25 millions $.»
Un grand absent
L’événement mettra en compétition les sélections nationales du Canada, des États-Unis, de la Suède et de la Finlande, quatre pays présentés par Tourisme Montréal, dans son communiqué du 9 juin dernier, comme les «quatre grandes nations du hockey».
La Russie, pourtant une grande nation de hockey s’il en est, sera donc boudée pour ce tournoi. La Russie n’aurait eu aucun mal à aligner une formation de 23 joueurs, puisqu’elle en dénombre 66 dans la LNH, dont le meilleur pointeur de la LNH la saison dernière, Nikita Kucherov, et le quatrième, son compatriote Artemi Panarin, sans compter les Alexander Ovechkin et Evgeni Malkin et l’un des meilleurs gardiens de la ligue, Andrei Vasilievskiy.
Par Pierre Saint-Arnaud