Les travaillistes ont pour mission de stimuler l’économie au Royaume-Uni
La Presse Canadienne|Publié le 08 juillet 2024La chancelière de l'Échiquier britannique, Rachel Reeves, prononce un discours au Trésor devant un public de personnalités du monde des affaires. (Photo: La Presse Canadienne)
Le nouveau gouvernement travailliste britannique fera de la stimulation de la croissance économique sa mission, a déclaré lundi la chancelière de l’Échiquier, l’équivalent de la ministre des Finances, s’engageant à limiter la bureaucratie pour faciliter les investissements dans le pays.
Dans son premier grand discours, Rachel Reeves a déclaré qu’il n’y avait pas de temps à perdre pour mettre fin à ce qu’elle a appelé «14 années de chaos et d’instabilité économique» sous les gouvernements conservateurs.
«Là où les gouvernements n’ont pas voulu prendre les décisions difficiles pour assurer la croissance — ou ont attendu trop longtemps pour agir — j’y parviendrai», a-t-elle affirmé aux chefs d’entreprise et aux journalistes.
Première femme chancelière de l’Échiquier et ancienne économiste de la Banque d’Angleterre, Rachel Reeves a déclaré qu’une croissance économique soutenue était le seul moyen d’améliorer le niveau de vie de tous et de reconstruire les services publics du pays, surchargés et sous-financés.
Elle a dit qu’elle prenait des mesures immédiates pour assouplir les règles de planification afin d’éliminer les obstacles à la construction de projets d’infrastructures, de logements et d’énergie.
«Aux investisseurs et aux entreprises qui ont passé 14 ans à douter que le Royaume-Uni soit un endroit sûr pour investir, laissez-moi vous dire qu’après 14 ans, le Royaume-Uni a un gouvernement stable, a-t-elle assuré. Dans un monde incertain, le Royaume-Uni est un endroit où faire des affaires.»
Rachel Reeves a déclaré qu’elle évaluerait «l’héritage des dépenses» laissé par les conservateurs au cours des prochains mois avant de déposer son premier budget plus tard cette année.
Elle s’est engagée à fixer un objectif obligatoire de 1,5 million de nouveaux logements en Angleterre, une des quatre nations du Royaume-Uni, au cours des cinq prochaines années, ainsi qu’à lever l’interdiction effective des développements d’énergie éolienne terrestre en vigueur depuis 2015.
Le groupe environnemental Les Amis de la Terre a salué cette annonce.
«En mettant fin à l’interdiction de l’énergie éolienne terrestre en Angleterre, le Parti travailliste fait un pas important vers la réalisation de nos objectifs climatiques, tout en ouvrant la voie à une baisse des factures, car les énergies renouvelables produisent une énergie parmi les moins chères et les plus propres disponibles», a déclaré Mike Childs, directeur des sciences, des politiques et de la recherche au sein de l’organisation.
Le premier ministre britannique, Keir Starmer, élu avec une majorité écrasante lors des élections de la semaine dernière, a promis de «reconstruire l’infrastructure des opportunités» pour les électeurs frustrés par une économie stagnante, une pauvreté croissante et un système de santé publique dysfonctionnel.
La flambée des loyers et des taux hypothécaires ainsi que la pénurie chronique de logements figuraient parmi les principaux problèmes soulevés par les électeurs pendant la campagne électorale. La construction de logements au Royaume-Uni a ralenti au cours des dernières décennies et, au cours de l’année précédant mars, la construction d’environ 135 000 logements a commencé, soit une baisse de plus d’un cinquième par rapport à l’année précédente.
Le système actuel est «clairement anti-croissance, et ces propositions devraient aider», a dit Paul Johnson, directeur de l’Institute for Fiscal Studies, un groupe de réflexion indépendant.