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Le ministre Girard n’est pas pressé de retourner à l’équilibre

La Presse Canadienne|Publié le 13 novembre 2020

« Chaque chose en son temps », a répondu le ministre Girard au président de la Chambre.

Le ministre des Finances, Eric Girard, a tenu à se faire rassurant, vendredi, devant ceux qui craignent qu’un retour à l’équilibre budgétaire en cinq ans lui impose d’augmenter le fardeau fiscal ou d’imposer des mesures d’austérité.

Le ministre Girard a participé à une séance de questions-réponses avec le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc. 

C’est dans ce contexte qu’il s’est fait demander s’il était prêt à repousser de deux ans le retour à l’équilibre budgétaire, soit sur sept ans plutôt que cinq, si la hausse des transferts fédéraux pour la santé qu’il demande ne se concrétisait pas. M. Leblanc disait craindre que, dans ce contexte, Québec devrait se résigner à hausser le fardeau fiscal.

« Chaque chose en son temps », a répondu le ministre Girard au président de la Chambre. 

Il s’est empressé d’ajouter que l’équilibre budgétaire viendrait, notamment grâce à la croissance économique retrouvée. « En temps et lieu viendra le retour à l’équilibre budgétaire et oui, c’est important », a-t-il martelé.

D’ailleurs, il a souligné que l’ensemble des entreprises qui étaient fermées, dans la présente vague de confinement partielle, représentent 5 % de l’économie. Le printemps dernier, au plus fort de la pandémie, les entreprises touchées par les fermetures totalisaient 40 % de l’économie, a-t-il précisé.

« C’est important que le gouvernement joue son rôle d’ancrer les anticipations, de donner de la prévisibilité aux entrepreneurs. Lorsqu’on dit aux agences de notation, aux investisseurs “nous allons équilibrer le budget et nous n’allons pas augmenter le fardeau fiscal”, nous donnons un signal aux investisseurs privés, aux entrepreneurs, que le climat d’affaires va être positif au Québec », a justifié le ministre des Finances.

Il a aussi souligné que le compte à rebours pour revenir à l’équilibre d’ici cinq ans ne commencerait que l’an prochain. Donc, dans les faits, ce rééquilibre se ferait sur six ans, et non cinq.

Main-d’œuvre

Sur un autre plan, devant les représentants des employeurs, le ministre des Finances a insisté sur les fonds qui étaient alloués pour la requalification de la main-d’œuvre, dans son énoncé budgétaire.

Ce thème de la requalification de la main-d’œuvre a justement fait l’objet d’un vaste forum, à la mi-octobre, qui a réuni employeurs, syndicats, milieu de l’enseignement et milieu communautaire et permis de dégager des consensus.

Le Québec se retrouve en effet dans une situation de pénurie de travailleurs dans certains secteurs et de milliers de chômeurs dans d’autres secteurs. 

Il faut donc qu’il y ait une meilleure adéquation entre l’offre et les besoins, a rappelé le ministre Girard, qui a souligné que son collègue du Travail, Jean Boulet, œuvrait déjà à ce chapitre.