Le DPB se penche sur les trois mesures annoncées par Ottawa
La Presse Canadienne|Publié le 02 avril 2020Le tiers des chômeurs, 862 000 Canadiens, ne recevront rien des programmes fédéraux.
Le directeur parlementaire du budget estime que les trois mesures annoncées par Ottawa pour aider les personnes à faible revenu, les familles et les personnes âgées à surmonter le choc économique de la COVID-19 coûteront plus de 8 milliards $ au trésor public.
Dans des rapports publiés jeudi, Yves Giroux indique d’abord que le paiement du crédit spécial pour la TPS à 13,2 millions de personnes coûtera 5,67 milliards $. Par ailleurs, l’augmentation de l’Allocation canadienne pour enfants de 300 $ par enfant pour le mois de mai à 3,4 millions de bénéficiaires coûtera 1,9 milliard $, estime le bureau de M. Giroux. L’allocation moyenne sera de 556 $ par bénéficiaire.
Enfin, la réduction de 25% du montant que les personnes âgées devront retirer cette année de leur Fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) coûtera 506,5 millions $ au trésor public, selon le directeur parlementaire du budget.
Le DPB a publié ces rapports quelques heures avant que le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, ne réponde aux questions des députés sur le Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19, devant le Comité permanent des finances de la Chambre des communes. À ce jour, ce plan d’intervention fédéral est évalué à plus de 250 milliards $, dont plus de 105 milliards $ en aide financière directe aux travailleurs et aux entreprises.
Le ministre Morneau estimait mercredi que deux de ces mesures auraient un coût combiné de 95 milliards $ — 71 milliards $ pour la subvention salariale de 75 pour cent aux entreprises, et 24 milliards $ pour la Prestation canadienne d’urgence aux travailleurs qui ont perdu leur revenu d’emploi en raison de la COVID-19.
Une analyse publiée jeudi matin par le Centre canadien de politiques alternatives a toutefois estimé que le tiers des chômeurs, 862 000 Canadiens, ne recevront rien des programmes fédéraux — ni la nouvelle Prestation canadienne d’urgence, ni l’assurance-emploi.
Environ 1,2 million de Canadiens cherchaient déjà du travail avant que la COVID-19 ne mette l’économie en pause, selon l’analyse. L’économiste principal du centre, David Macdonald, estime que la moitié d’entre eux n’étaient déjà pas admissibles à l’assurance-emploi et qu’ils ne seront pas non plus admissibles à la nouvelle Prestation d’urgence, parce que leur emploi n’a pas cessé en raison du coronavirus.