Les États-Unis ont « désespérément besoin » de ces mesures pour sortir de la crise provoquée par la pandémie, martèle Joe Biden. (Photo: Getty Images)
Le Congrès américain avançait mardi vers l’adoption définitive mercredi du plan d’aide de 1 900 milliards de dollars voulu par Joe Biden, priorité centrale du début de mandat du démocrate, qui devrait avoir un impact considérable sur la croissance.
Les États-Unis ont « désespérément besoin » de ces mesures pour sortir de la crise provoquée par la pandémie, martèle le nouveau président, qui a promis de promulguer son vaste « plan de sauvetage américain » dès qu’il sera adopté par le Congrès.
Les républicains y sont farouchement opposés, dénonçant des mesures « d’extrême gauche » qui vont bien au-delà de la lutte contre la crise du Covid-19.
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Mais les démocrates, qui contrôlent la Chambre des représentants, sont convaincus qu’ils pourront l’adopter lors du vote qu’ils ont prévu mercredi.
« C’est une loi remarquable, historique, qui mènera à une transformation profonde et qui va permettre de largement avancer dans la lutte contre le virus et de répondre à notre crise économique », a souligné la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi.
Signe de leur confiance, plusieurs chefs démocrates ont donné avec elle cette conférence de presse triomphaliste… à la veille du vote.
« Optimistes »
Le 46e président des États-Unis a, de son côté, rendu visite mardi à une petite entreprise de Washington qui a bénéficié d’aides adoptées sous Donald Trump, et qui seront prolongées avec les nouvelles mesures.
Les démocrates insistent sur le fait qu’avec leur version, les petites entreprises familiales et celles gérées par des personnes issues de minorités recevront un meilleur soutien.
« Nous avons fait un pas de géant » pour venir en aide aux Américains, avait déclaré Joe Biden samedi, après le vote du Sénat sur le texte de ce plan de soutien massif.
« Je ne vais pas tenter de le cacher. Oui nous sommes très enthousiastes, optimistes et pleins d’espoir face à ce qui est sur le point de se passer », a tweeté mardi son chef de cabinet Ron Klain.
Un premier vote de procédure devrait avoir lieu mardi en fin d’après-midi.
Disposant d’une courte majorité, les démocrates ne peuvent se permettre qu’une poignée de défection mercredi. Or les modifications apportées au Sénat sous la pression des modérés pouvaient faire craindre une fronde progressiste.
Mais le soutien franc et appuyé du sénateur indépendant Bernie Sanders au texte négocié, notamment, a semblé apaiser ces craintes chez les chefs du parti.
Nouveaux emplois
Rappelant sans cesse l’exemple de la grande crise de 2008, le président démocrate, qui fut le bras droit de Barack Obama lorsqu’ils avaient mis en œuvre en 2009 un plan de secours à l’économie américaine, martèle qu’il vaut mieux voir bien plus grand cette fois pour s’assurer d’éviter une rechute.
La première économie du monde s’est contractée de 3,5% l’an passé, sa pire année depuis la Seconde Guerre mondiale.
Selon des experts, le « plan de sauvetage américain » devrait doper la croissance.
Et d’après la Maison-Blanche, cette législation « historique » créera plus de 7 millions de nouveaux emplois cette année, rendra les soins de santé plus abordables, tout en sauvant des vies grâce aux aides pour la vaccination généralisée.
La présidence affirme également qu’elle réduira de moitié la pauvreté des enfants.
Le plan comprend notamment des chèques d’aides directes de 1 400 dollars par personne et enfant à charge pour des millions d’Américains, et prolonge jusqu’en septembre des allocations chômage exceptionnelles qui devaient expirer le 14 mars.
Mais pour l’un des responsables républicains à la chambre basse, Steve Scalise, les démocrates ne se concentrent pas sur la lutte contre l’épidémie et cherchent au contraire à « faire avancer un programme d’extrême gauche », tout en « poussant la prochaine génération à la faillite avec une montagne de dette », a-t-il accusé mardi.
Ce vaste plan sera le troisième adopté par le Congrès américain depuis le début de la pandémie, il y a un an.
Le premier, titanesque avec 2 200 milliards de dollars, avait été approuvé avec le soutien des républicains et démocrates, et promulgué par Donald Trump dès mars 2020.