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Le Canada aux urnes le 21 octobre

La Presse Canadienne|Publié le 11 septembre 2019

La prochaine campagne électorale fédérale a officiellement pris son envol mercredi matin.

La prochaine campagne électorale fédérale a officiellement pris son envol mercredi matin, lorsque le premier ministre Justin Trudeau s’est rendu à Rideau Hall pour demander à la gouverneure générale, Julie Payette, de dissoudre le 42e Parlement.

Les chefs des partis politiques parcourront ensuite le Canada pendant 40 jours et participeront à trois débats contre M. Trudeau – un en anglais, deux en français – pour convaincre les électeurs canadiens de leur faire confiance le jour du scrutin, le lundi 21 octobre. 

Le Parti libéral du Canada et le Parti conservateur du Canada font campagne officieusement depuis des semaines, mettant la table pour ce qui s’annonce comme une rude bataille pour faire élire le minimum de 170 députés nécessaires à un gouvernement majoritaire.

Les ministres libéraux ont multiplié les annonces gouvernementales tout l’été, ne manquant jamais une occasion de porter des coups à leurs rivaux conservateurs en raison de leurs liens avec des figures plus polarisantes de la droite politique.

Les conservateurs ont pour leur part martelé leur message contre les libéraux sur des enjeux comme la taxe sur le carbone ou encore les récentes conclusions du commissaire à l’éthique sur l’implication du premier ministre Trudeau dans l’affaire SNC-Lavalin.

Les conclusions accablantes du rapport du commissaire Mario Dion, qui a sévèrement blâmé M. Trudeau, n’ont pas tellement fait bouger l’aiguille des sondages – surtout au Québec. 

Champ de bataille convoité

La bataille électorale pour le Québec, qui détient 78 sièges, s’annonce animée alors que pâlit l’étoile du Nouveau Parti démocratique (NPD) et de sa fameuse «vague orange» de 2011.

Après des années marquées par des luttes internes, le Bloc québécois a repris du poil de la bête et est même devenu la cible des conservateurs d’Andrew Scheer, qui tentent eux aussi de faire des gains dans des circonscriptions qui ont voté pour la Coalition avenir Québec au scrutin provincial de l’an dernier.

Les libéraux, de leur côté, mènent dans les intentions de vote au Québec et ont tenté de creuser l’écart avec leurs adversaires grâce à des enjeux sociaux qui font consensus au Québec, comme le droit à l’avortement ou le mariage gai. Les troupes de Justin Trudeau seront néanmoins rattrapées par plusieurs dossiers d’actualité comme celui de la laïcité ou encore l’achat du pipeline Trans Mountain dans l’ouest du pays.

Puis, il y a la chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, galvanisée par l’ajout du député néo-démocrate Pierre Nantel à son équipe québécoise et la sensibilité des Québécois aux enjeux environnementaux. Elle commence la campagne en bonne position dans les sondages, mais de récentes bourdes sur le pétrole des sables bitumineux ou l’avortement l’ont rendue plus vulnérable aux attaques de ses adversaires.

Ne reculant devant rien pour se faire remarquer, le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, n’hésite pas à brasser la marmite politique avec ses positions controversées sur l’immigration et les changements climatiques. L’ancien conservateur mène maintenant une bataille pour être inclus dans les débats officiels prévus lors de la deuxième semaine du mois d’octobre.

Les enjeux à surveiller

Parmi les enjeux qui risquent de retenir l’attention dans les prochaines semaines, notons l’environnement, la position du Canada à l’international, les déficits fédéraux, sans oublier le contexte économique, favorable selon les données statistiques, mais qui laisse de plus en plus de Canadiens dans l’incertitude.

Ce dernier thème sera central à la campagne électorale, puisque les trois principaux partis fédéraux misent sur des promesses pour rendre la vie plus abordable pour les Canadiens.

Tant les conservateurs que les néo-démocrates ont déjà dévoilé des promesses électorales en ce sens. Les conservateurs promettent, entre autres, de supprimer la taxe fédérale sur le chauffage résidentiel, alors que mardi, les néo-démocrates promettaient de taxer les mieux nantis pour financer les soins de santé.

«Notre message est clair: à qui pouvez-vous faire confiance pour améliorer votre quotidien et celui de votre famille? Et nous savons que ce n’est pas Justin Trudeau, avec qui la coût de la vie va devenir encore plus élevé», affirme Rudy Husny, directeur adjoint des relations médiatiques de l’équipe de M. Scheer.

«Les néo-démocrates ont le courage de faire des choix différents. Contrairement aux libéraux et aux conservateurs qui travaillent pour leurs amis riches et puissants, nous aiderons les gens qui ont du mal à joindre les deux bouts», a déclaré Jagmeet Singh, le chef du NPD, mardi.

La campagne électorale qui s’amorce sera une rude bataille entre les libéraux et les conservateurs qui tenteront de terminer en première place. De récents sondages suggèrent qu’aucun de ces partis n’obtiendrait un gouvernement majoritaire si les élections avaient lieu immédiatement.

Au moment de déclencher les élections, les libéraux détenaient 177 sièges, les conservateurs 95, le NPD 39, le Bloc 10, les verts deux et le Parti populaire du Canada, un. Il y a huit députés indépendants _ dont les anciennes ministres libérales Jane Philpott et Jody Wilson-Raybould.

Selon la loi, le jour du scrutin est fixé au 21 octobre, mais le premier ministre disposait d’une marge de manoeuvre de deux semaines à compter du 1er septembre pour lancer la campagne.

Où seront-ils mercredi?

Les deux principaux partis d’opposition, qui ont vivement critiqué les nombreuses annonces des libéraux pendant l’été, ont déjà commencé leur propre tournée. Les néo-démocrates ont lancé leur campagne la fin de semaine dernière, alors que les conservateurs et les verts feront de même mercredi.

Le chef conservateur Andrew Scheer donnera le coup d’envoi de sa campagne à Trois-Rivières, avec l’ensemble de ses candidats, mercredi midi, avant de se rendre en banlieue de Toronto en soirée.

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet sera présent à Québec mercredi matin pour commenter le déclenchement de la campagne, mais le Bloc ne lancera officiellement sa campagne que dimanche à Boucherville, sur la Rive-Sud de Montréal.

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, continuera sa tournée à London, en Ontario, alors que la chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, lancera sa campagne à Victoria, en Colombie-Britannique.

Maxime Bernier sera à Toronto, mercredi, en compagnie de sa candidate Renata Ford, la veuve de l’ancien maire de Toronto Rob Ford.

Le chef libéral Justin Trudeau s’envolera pour sa part à Vancouver, en Colombie-Britannique, après la cérémonie à la résidence de la gouverneure générale.