Le budget est « un électrochoc pour l’économie », affirme le CPQ
François Normand|Publié le 19 avril 2021«Nous avons demandé cette prolongation [de la subvention salariale] à plusieurs occasions. C’est donc une bonne nouvelle», dit Karl Blackburn du CPQ. (Photo: courtoisie)
BUDGET FÉDÉRAL. Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) affirme que le premier budget de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, constitue un «électrochoc pour l’économie canadienne, et ce, pour une relance verte et durable».
En entrevue à Les Affaires, le président et chef de la direction du CPQ, Karl Blackburn, a d’abord salué la prolongation de la subvention salariale pour les secteurs de l’économie les plus touchés par la pandémie de COVID-19.
« Nous avons demandé cette prolongation à plusieurs occasions. C’est donc une bonne nouvelle », dit-il au bout du fil.
Le CPQ apprécie également le programme d’aide pour inciter les entreprises à accélérer leur transformation numérique.
Dans son budget, le gouvernement Trudeau fournit notamment près de 2,6 milliards de dollars (G$) sur quatre ans à la Banque de développement du Canada (BDC) afin d’aider les PME à financer l’adoption de nouvelles technologies.
« C’est certainement un pas dans la bonne direction », insiste Karl Blackburn.
Le gouvernement Trudeau fait passer la cible de réduction de GES du Canada de 30 à 36% d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005. (Photo: Unsplash)
Des cibles climatiques plus ambitieuses
Ce dernier lève aussi son chapeau « au virage vert » du gouvernement fédéral, à commencer par la réduction de 50% du taux d’imposition des entreprises qui investissent dans les technologies à zéro émission de gaz à effet de serre (GES).
Le CPQ souligne que cette mesure fiscale est logique.
Ottawa veut en effet que le Canada soit plus ambitieux dans sa lutte aux changements climatiques, en faisant passer la cible de réduction de GES du pays de 30 à 36% d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005.
Par ailleurs, Karl Blackburn souligne qu’il faudra garder un œil sur le niveau de la dette et du déficit du fédéral, même s’ils sont moins élevés que prévu.
Le CPQ s’interroge aussi sur la hausse du salaire minimum à 15$ de l’heure accordée aux employés des entreprises de juridiction fédérale.
« Habituellement, on calcule le salaire minimum à partir d’un certain pourcentage du salaire moyen. Or, cela n’a pas été fait cette fois », explique Karl Blackburn, en soulignant qu’il s’agit là d’une décision politique.
Bien que cette mesure ne concerne qu’environ 26 000 personnes, le CPQ estime qu’elle pourrait créer un effet boule de neige et provoquer éventuellement des pressions inflationnistes.