L’annonce est reçue avec tiédeur par la FTQ.
« L’aide s’en vient », a promis Justin Trudeau mercredi matin.
Le premier ministre a dit que la « prestation canadienne d’urgence » distribuera 2000 $ par mois pendant quatre mois à tout Canadien qui en a besoin.
Pour avoir accès à cet argent, il faut faire une demande et la fonction publique fédérale a de la difficulté à gérer les centaines de milliers de demandes d’assurance-emploi qui lui sont acheminées.
Un portail sera mis en place dans quelques jours, a indiqué M. Trudeau, évoquant la date du 6 avril. Les personnes qui utiliseront ce portail recevront de l’argent « dans les 10 jours », a assuré le premier ministre Trudeau.
« C’est énormément de gens qu’il faut aider dans un très court délai et on a besoin de développer des systèmes rapides, mais fiables pour pouvoir le faire », a plaidé M. Trudeau.
Son ministère des Finances a publié un communiqué pour expliquer cette nouvelle prestation canadienne d’urgence (PCU).
« La PCU constituerait une combinaison plus simple et plus accessible de l’Allocation de soins d’urgence et de l’Allocation de soutien d’urgence, annoncée antérieurement », a-t-on écrit.
Cette prestation vise, essentiellement, tous les Canadiens qui ne reçoivent plus de salaire.
« La PCU viserait les Canadiens qui ont perdu leur emploi, qui tombent malades, qui sont mis en quarantaine ou qui prennent soin d’une personne atteinte de la COVID-19, ainsi que les parents qui doivent cesser de travailler pour s’occuper d’enfants malades ou qui doivent rester à la maison en raison de la fermeture des écoles et des garderies », a-t-on détaillé.
La prestation s’applique aussi aux travailleurs qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi et à ceux qui ont toujours un emploi, mais qui ne reçoivent plus de salaire à cause des interruptions de travail ordonnées par les autorités.
« Cette prestation aiderait les entreprises à garder leurs employés en poste pendant qu’ils gèrent ces moments difficiles, tout en leur permettant de conserver la capacité de reprendre rapidement leurs activités dès que cela sera possible », a-t-on ajouté.
Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, croit avoir trouvé ainsi la manière d’aider « directement » les entreprises à garder les liens d’emplois et ne pas mettre à pied leurs travailleurs.
Tiède réaction de la FTQ
L’annonce du versement d’une prestation canadienne d’urgence de 2000 $ par mois pendant quatre mois aux travailleurs privés de salaire est reçue avec tiédeur par la FTQ, qui représente plus de 600 000 travailleurs au Québec.
En entrevue, le président de la FTQ, Daniel Boyer, a souligné que 2000 $ par mois, soit 500 $ par semaine, c’est même inférieur aux prestations maximales d’assurance-emploi, qui sont de 573 $ par semaine.
« C’est pas beaucoup! C’est en bas de l’assurance-emploi. Nous, on se gratte la tête en regardant le montant », a commenté M. Boyer.
De même, il trouve les délais trop longs. Le portail sera ouvert le 6 avril — à tous en même temps — et les chèques devraient théoriquement être émis le 16 avril. Il appréhende la cohue.
« Entre-temps, il y a le premier du mois qui s’en vient, les paiements à faire », souligne le dirigeant syndical.
M. Boyer persiste et signe : « on veut des mécanismes qui aillent plus vite », qu’il s’agisse de faire appel aux services privés de paie qui font des dépôts directs dans les comptes en banque des travailleurs, des paiements aux employeurs qui reverseraient les prestations aux travailleurs mis à pied temporairement ou des déclarations d’impôt qui donnent accès aux coordonnées des travailleurs.