Il se présentera comme le candidat du ralliement de la formation politique.
Calgary — L’ancien premier ministre du Québec Jean Charest devrait confirmer ce jeudi à Calgary qu’il se lance officiellement dans la course à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC).
Il se présentera comme le candidat du ralliement de la formation politique et de l’unité nationale après une pandémie qui a creusé un gouffre entre les Canadiens, a indiqué son équipe de campagne.
Lancer sa campagne dans l’Ouest canadien n’a rien d’une coïncidence. Cela a pour objectif d’envoyer le message qu’il sera le chef de tous les conservateurs.
L’annonce officielle doit avoir lieu en soirée dans une brasserie de Calgary. Au moins une centaine de supporteurs sont attendus.
Il s’agirait d’un retour de Jean Charest en politique fédérale après plus de 20 ans.
Jean Charest, aujourd’hui âgé de 63 ans, avait fait son entrée à la Chambre des communes en 1984 après avoir été élu sous la bannière du gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney. Il était devenu ministre avant même d’atteindre l’âge de 30 ans.
Ce politicien natif de Sherbrooke a dirigé les conservateurs pendant plusieurs années, jusqu’en 1998, année où il a quitté la politique fédérale pour aller diriger le Parti libéral du Québec (PLQ) sur la scène provinciale.
Jean Charest a été premier ministre du Québec de 2003 à 2012, avant d’être défait à la suite d’importantes manifestations étudiantes.
S’il confirme sa candidature, Jean Charest affrontera le député fédéral bien en vue de la région d’Ottawa, Pierre Poilievre, qui a été le premier à se lancer officiellement dans la course à la direction du Parti conservateur.
Depuis que le nom de Jean Charest circule en coulisse, Pierre Poilievre a rapidement dépeint son futur adversaire comme étant en faveur de politiques comme la tarification fédérale du carbone, ce à quoi sont opposés plusieurs membres du parti.
En tant que premier ministre du Québec, Jean Charest avait notamment lancé un programme de plafonnement et d’échange d’émissions de GES.
Le contexte de la guerre en Ukraine pourrait lui offrir l’occasion d’une acrobatie politique afin de trouver un équilibre avec ce qui est perçu, notamment dans l’Ouest canadien, comme un élément incontournable de la politique conservatrice: la défense de l’industrie de l’énergie.
Dans une entrevue avec le quotidien montréalais La Presse, M. Charest s’est dit ouvert à la construction de nouveaux pipelines au nom de la sécurité énergétique.
L’équipe de campagne de M. Charest a confirmé que ce dernier a informé le président du parti mercredi de son intention d’entrer dans la course à la chefferie.
Après ce lancement, Jean Charest doit se rendre vendredi à Vancouver avant de revenir au Québec pour planifier la suite de sa tournée.
Les conservateurs détiennent 30 des 34 sièges de l’Alberta, considérée comme étant le noyau du Parti conservateur, tout comme la province voisine de la Saskatchewan, où le parti détient tous les sièges.
Parmi les autres candidats déclarés à la course à la direction du Parti conservateur, il y a aussi la députée conservatrice ontarienne, Leslyn Lewis, et le député indépendant de l’Assemblée législative de l’Ontario, Roman Baber.
Les aspirants à la chefferie pour succéder à Erin O’Toole ont jusqu’au 19 avril pour présenter leur candidature.
Par Michel Saba, avec des informations de Stephanie Taylor, à Ottawa