IRIS: Québec est plus riche que Legault ne le laisse entendre
La Presse Canadienne|Publié le 12 mai 2021François Legault compare le PIB du Québec au reste du Canada, une unité de mesure qui, écrit l'IRIS, ne reflète pas la réalité. (Photo: Jacques Boissinot pour La Presse canadienne)
Des chercheurs d’un institut québécois affirment que le Québec est moins pauvre par rapport au reste du Canada que ce qu’affirme le premier ministre François Legault.
Dans sa plus récente étude, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) signale que le premier ministre utilise le Produit intérieur brut (PIB) comme unité de comparaison, une unité de mesure qui, écrit-on, ne reflète pas la réalité.
Un chercheur associé à l’IRIS, Simon Tremblay-Pepin, affirme qu’en 2017, le PIB par habitant démontrait une différence de 17,3 % entre le Québec, à 50 430 $, et le reste du Canada, à 60 969 $. Or, il signale que l’Indice panier, qui tient compte des revenus réels des gens et des différences régionales du coût de la vie, montrait plutôt un écart de 6,7 %.
Simon Tremblay-Pepin a aussi observé une faible différence de revenus entre la majorité de la population du Québec et celle du reste du Canada, précisant que c’était dans la tranche des 20 % les plus riches que l’on constatait les plus gros écarts de revenus. Il affirme qu’au Québec en 2017, les plus riches avaient 8,7 fois plus de ressources que les plus pauvres, tandis qu’au Canada cette proportion était de 11,3.
Le chercheur reproche au premier ministre Legault d’être davantage préoccupé par le déficit des plus riches que par les inégalités qui affectent les plus pauvres en utilisant le PIB comme unité de mesure comparative.
Simon Tremblay-Pepin signale que c’est principalement parce que le Québec répartit mieux la richesse que le reste du Canada que l’écart est moins grand entre les deux, mais qu’il reste beaucoup à faire.
Il écrit que la seule croissance des revenus qui excèdent la couverture des besoins de base entre 2016 et 2017 aurait permis de combler entièrement les déficits à la Mesure du panier de consommation (MPC) pour 2016 et 2017, tout en laissant l’excédent croître plus vite que l’inflation.
Simon Tremblay-Pepin affirme que si les gouvernements le voulaient vraiment, on pourrait redistribuer la richesse en un mois et remettre des chèques à tous ceux qui en ont besoin.