Les inscriptions d’étudiants étrangers seraient sous le plafond imposé par le fédéral
La Presse Canadienne|Publié le 30 août 2024Le président-directeur général d'Universités Canada, Gabriel Miller, s'adresse aux journalistes à Ottawa le lundi 27 mai 2024. (Photo: La Presse Canadienne)
De moins en moins d’étudiants viennent de l’étranger pour étudier dans les universités canadiennes cet automne et le nombre d’inscriptions dans les universités du pays a chuté sous le plafond fixé pour cette année par le gouvernement fédéral, affirme Universités Canada.
En janvier, le ministre fédéral de l’Immigration a annoncé la mise en place d’un plafond, présentant cette mesure comme un moyen d’endiguer l’augmentation rapide du nombre d’étudiants étrangers.
La nouvelle politique limite le nombre de demandes de visa étudiant que le gouvernement accepte de traiter. Ce changement devait entraîner une baisse de 35% du nombre d’étudiants étrangers en 2024 par rapport à l’an dernier.
«La baisse au sein des universités sera bien supérieure à cela, a prévenu Gabriel Miller, président d’Universités Canada. C’est un coup dur, un coup dur national sur les budgets universitaires et de mémoire d’homme, c’est du jamais vu».
Gabriel Miller explique que l’imposition d’un plafond a créé de l’incertitude chez certains étudiants potentiels. Il ajoute que la pause dans le traitement des visas qui a eu lieu au ministère de l’Immigration pendant que le gouvernement mettait en œuvre le plafond a peut-être incité certains étudiants à évaluer d’autres options que les universités canadiennes.
«Le plus important commentaire que nous avons entendu est qu’il y a une réelle incertitude et de la confusion quant aux possibilités qui s’offriront aux étudiants de venir étudier au Canada et aux règles qui s’appliqueront», a-t-il indiqué.
Gabriel Miller précise toutefois que l’impact complet sera connu seulement après le retour en classe dans les universités, en septembre.
Le ministère fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires et le ministre n’était pas disponible pour une entrevue.
Le plafond temporaire annoncé en janvier devrait durer deux ans et vise à donner aux gouvernements fédéral et provinciaux le temps de garantir la durabilité et l’intégrité des programmes d’étudiants étrangers.
Le gouvernement a également introduit de nouvelles limites aux permis de travail pour les étudiants, leurs conjoints et les étudiants de troisième cycle.
Plusieurs rapports font état de cas de fraude et de mauvais acteurs profitant des étudiants étrangers, offrant dans certains cas une éducation douteuse pour profiter de leurs frais de scolarité plus élevés.
En janvier, le ministre de l’Immigration Marc Miller a admis que même s’ils y avaient beaucoup réfléchi, le plafond était une mesure brutale du gouvernement fédéral.
«C’est quelque chose que nous devons maîtriser», avait-il déclaré à l’époque.
Au cours du premier semestre de cette année, 244 895 nouveaux permis d’études sont entrés en vigueur, selon les données publiées par le ministère de l’Immigration.
Cela représente une augmentation de 2,6% du nombre de nouveaux visas d’étudiant par rapport au premier semestre de 2023. Le nombre de permis d’études délivrés à partir de juillet 2024 n’est pas encore disponible.