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Il faut libérer l’entrepreneuriat, plaide la FCCQ

François Normand|Publié le 30 juin 2021

Il faut libérer l’entrepreneuriat, plaide la FCCQ

Plusieurs entreprises ont réinventé leur modèle d’affaires pour survivre, en lançant de nouveaux produits ou services. (Photo: LinkedIn Sales Solutions pour Unsplash)

L’État a joué un rôle crucial pour permettre aux entreprises de survivre à la pandémie de COVID-19. En revanche, avec la sortie de crise qui s’amorce, il doit maintenant se retirer graduellement pour laisser les entrepreneurs se prendre en main.

C’est l’un des messages forts d’une entrevue réalisée avec Charles Milliard, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), ainsi qu’avec deux anciens leaders de l’organisme, Stéphane Forget (de 2016 à 2019) et Françoise Bertrand (2003 à 2016).

Ils ont accordé un entretien à Les Affaires en marge de la divulgation du nouveau logo la fédération, qui regroupe 130 chambres de commerce et 1 100 organisations aux quatre coins du Québec.

 

Stéphane Forget, Stéphanie Trudeau (vice-présidente exécutive chez Énergir), Charles Milliard et Françoise Bertrand. (Photo: Amélie Caron)

 

Saluant la réponse rapide et efficace des gouvernements Legault et Trudeau au plus fort de la crise, Françoise Bertrand affirme qu’il est temps désormais d’amorcer une transition pour laisser les entreprises redevenir plus autonomes.

«Il faut que les entrepreneurs redeviennent des entrepreneurs», laisse tomber l’ancienne PDG de la FCCQ, qui est actuellement présidente du conseil d’administration du transporteur ferroviaire VIA Rail.

Autrement dit, qu’ils réapprennent à prendre des risques et qu’ils réapprennent à compter sur les écosystèmes partenaires des entrepreneurs du Québec.

À ses yeux, il ne faut pas « retomber dans l’État-providence », une époque où l’État québécois — et, du reste, d’autres États dans le monde — intervenait beaucoup dans l’économie.

Cela dit, depuis le début de la pandémie, plusieurs organismes privés dédiés à l’entrepreneuriat ont quand même épaulé et aidé des entrepreneurs à se regrouper pour passer à travers la crise sanitaire et la récession.

Plusieurs entreprises ont aussi réinventé leur modèle d’affaires pour survivre, en lançant de nouveaux produits ou services.

 

Quitter le respirateur artificiel

L’actuel président de la FCCQ abonde dans le même sens que Françoise Bertrand, en soulignant que le gouvernement fédéral est très présent dans l’économie et que cette situation ne pourra pas durer.

«La relance va devoir quitter le respirateur artificiel», laisse tomber Charles Milliard, en soulignant qu’il faut retourner à une «méritocratie».

Stéphane Forget, vice-président principal affaires publiques, coopération et responsabilité d’entreprise chez Sollio groupe coopératif (auparavant la Coop fédérée), souligne que l’État doit demeurer présent afin d’offrir des infrastructures de qualité (physiques et numériques), sans parler d’un appui à la transition numérique des entreprises.

«L’État doit être là», insiste-t-il.

Par exemple, alors que la pénurie de main-d’œuvre frappe particulièrement les régions, les gouvernements doivent investir pour s’assurer qu’internet soit accessible et de qualité pour tous, surtout dans un contexte où la pratique du télétravail s’est enracinée dans nos habitudes.

L’État doit aussi aider les entreprises à investir pour moderniser et numériser leur processus de production, car «c’est très exigeant pour les dépenses en capital», souligne Stéphane Forget.