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Freeland à Washington pour faire tomber les tarifs douaniers

La Presse Canadienne|Publié le 15 mai 2019

«Il est plus important que jamais de rétablir le libre-échange de l'acier et de l'aluminium.»

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a voulu minimiser les attentes, mardi, alors qu’elle s’apprête à rencontrer à Washington le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, dans une nouvelle tentative pour faire lever les tarifs douaniers imposés par l’administration Trump sur l’acier et l’aluminium.

«Il n’est jamais très sage de prédire la durée d’une négociation», a déclaré Mme Freeland à Toronto, en prévision de sa rencontre au bureau de M. Lighthizer, mercredi à Washington. La ministre canadienne doit aussi se rendre au Capitole pour rencontrer le président du comité des finances du Sénat, Chuck Grassley. Le sénateur républicain de l’Iowa avait bon espoir, mardi, que les tarifs, auxquels il s’oppose lui aussi, pourraient être levés prochainement.

Mme Freeland a répété mardi que depuis que le Canada, les États-Unis et le Mexique ont renégocié avec succès un nouvel accord de libre-échange nord-américain _ qui doit encore être ratifié par les législatures _, il est temps que les droits de douane soient levés «pour la compétitivité de l’ensemble du continent».

«Nous croyons qu’il est plus important que jamais de rétablir le libre-échange de l’acier et de l’aluminium entre le Canada et les États-Unis», a-t-elle dit aux journalistes.

Un haut responsable à Ottawa a déclaré mardi, sous le couvert de l’anonymat en raison de la nature délicate du litige, que le gouvernement continuera à faire pression de manière très affirmée dans ce dossier. « Nous sommes à un point où nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir et parler à tout le monde de la raison pour laquelle nous considérons (ces tarifs) injustes », a déclaré la source.

La visite de Mme Freeland à Washington mercredi intervient après deux conversations téléphoniques en autant de jours, à la fin de la semaine dernière, entre le président Donald Trump et le premier ministre Justin Trudeau. Les deux hommes ont notamment beaucoup parlé de ces droits de douane controversés de 25 pour cent sur les importations canadiennes d’acier et de 10 pour cent sur l’aluminium. M. Trudeau en a également discuté mardi avec le vice-président américain, Mike Pence.

Des tarifs «absurdes»

Le président Trump a imposé ces droits de douane il y a près d’un an en vertu d’une disposition controversée de la loi américaine qui accorde ce pouvoir à la Maison-Blanche pour des motifs de «sécurité nationale».

La ministre Freeland, le premier ministre Trudeau et d’autres membres du gouvernement canadien ont tour à tour qualifié ces tarifs d’«absurdes», d’«illégaux» et d’«insultants».

Mme Freeland déclare depuis quelque temps déjà qu’elle trouve un certain réconfort dans les commentaires d’élus américains _ républicains et démocrates _ qui affirment que le nouvel accord de libre-échange nord-américain ne peut pas être ratifié si ces tarifs douaniers demeurent en place.

«Des commentaires comme ceux (du sénateur) Grassley sont révélateurs d’une vision plus large, défendue par de nombreux membres du Congrès, sur la nécessité de lever ces tarifs avant que le nouvel ALÉNA puisse être ratifié, en particulier aux États-Unis», a déclaré mardi la source au gouvernement canadien.

John Manley, un ancien ministre canadien des Affaires étrangères, qui présidait récemment le Conseil canadien des affaires, a déclaré que rien n’était jamais certain avec cette administration Trump. Il en est de même, selon lui, pour la possibilité que les droits de douane soient bientôt levés. «J’y croirai quand je le verrai», a laissé tomber M. Manley en entrevue.