Fitzgibbon pense qu’il faudrait monter les taxes sur l’essence
La Presse Canadienne|Mis à jour le 11 juillet 2024Questionné par un journaliste à savoir pourquoi son gouvernement ne baissait pas les taxes sur l’essence, le ministre Fitzgibbon a répondu: «Baisser les taxes sur le carburant? Je pense qu’il faudrait les monter.» (Photo: La Presse Canadienne)
Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, pense qu’il faudrait monter les taxes sur l’essence. Il a fait cette déclaration après avoir annoncé que son gouvernement allait mettre fin au prix plancher sur le carburant afin d’en réduire le coût à la pompe.
Questionné par un journaliste à savoir pourquoi son gouvernement ne baissait pas les taxes sur l’essence, le ministre Fitzgibbon a répondu: «Baisser les taxes sur le carburant? Je pense qu’il faudrait les monter», tout juste avant de quitter le point de presse.
Quelques minutes après cette déclaration, Pierre Fitzgibbon a écrit sur le réseau social X: «Certains journalistes ont mal interprété mes propos; le gouvernement n’a aucunement l’intention de hausser la taxe sur l’essence.»
L’année dernière, M. Fitzgibbon avait dit qu’il faudrait réduire de moitié le nombre de véhicules au Québec afin d’atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre.
Mettre fin au prix plancher
Le ministre présentait jeudi une étude faite par le professeur d’économie à l’université Queen’s, en Ontario, Robert Clark, qui s’est penché sur les prix de l’essence à la pompe au Québec.
Pierre Fitzgibbon a indiqué qu’il comptait mettre fin au prix plancher comme le recommande l’étude. Il a indiqué qu’il allait amender son propre projet de loi sur l’énergie, qui doit être déposé avant la fin de la session parlementaire, afin de retirer «l’article 67 de la Loi sur les produits pétroliers (LPP), qui agit comme un prix plancher implicite pour les essenceries».
Selon M. Fitzgibbon cet article, mis en place en 1997, n’a plus sa raison d’être.
Il veut aussi que soit instauré un régime de transparence des prix de l’essence qui obligerait les stations−service à transmettre leurs modifications de prix quotidiennement à la Régie de l’énergie. La régie diffuserait ensuite ces prix afin que les consommateurs soient mieux informés.
«On veut s’assurer que le marché se rééquilibre», a indiqué le ministre.
Pierre Fitzgibbon ferme toutefois la porte à l’idée d’imposer un prix plafond ou encore de fixer des marges de profits pour les essenceries, affirmant que ce n’est pas le rôle du gouvernement.
Des avis de la Régie de l’énergie ont montré que les prix du carburant étaient plus élevés dans certaines régions du Québec, dont la Capitale−Nationale et Chaudière−Appalaches.
«Les tendances des prix sur certains marchés locaux sont tout simplement incohérentes avec ce qu’on voudrait voir dans un marché de l’essence compétitif, donc clairement ça me préoccupe», a dit le ministre.
Questionné à savoir s’il pourrait y avoir de la collusion entre les différentes essenceries, le ministre a répondu qu’il n’avait pas de données qui lui permettaient de conclure en ce sens. Il laisse le bureau de la concurrence faire son travail.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne