Des employés touchés par les exemptions au Code du travail
La Presse Canadienne|Publié le 03 septembre 2019L’Alliance de la fonction publique du Canada déplore que le gouvernement fédéral ait accordé autant d’exemptions.
Bien que les bonifications apportées au Code canadien du travail viennent tout juste d’entrer en vigueur, le gouvernement fédéral aurait déjà accordé des exemptions à des employeurs touchant « des centaines » de travailleurs et de titres d’emplois, dénonce l’Alliance de la fonction publique du Canada.
La grande organisation syndicale de 200 000 membres déplore que le gouvernement fédéral ait accordé autant d’exemptions aux employeurs, bien qu’elles soient temporaires, d’autant plus que le Code canadien du travail établit justement des normes minimales, tant pour ceux qui sont syndiqués que ceux qui ne sont pas syndiqués.
Environ 900 000 travailleurs de juridiction fédérale sont concernés par les améliorations apportées au Code canadien du travail, dans des domaines comme le transport ferroviaire, le transport aérien, les télécommunications, les banques et la radiodiffusion.
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De nombreuses modifications sont entrées en vigueur le 1er septembre dernier, parmi lesquelles le droit à une pause non rémunérée de 30 minutes après 5 heures de travail consécutives, de même qu’une période de repos de 8 heures consécutives entre chaque quart de travail.
De plus, un employé a désormais le droit de refuser de faire des heures supplémentaires pour s’acquitter de ses obligations familiales auprès d’un enfant ou d’un membre de la famille qui est malade.
En entrevue avec La Presse canadienne mardi, la vice-présidente exécutive nationale de l’AFPC, Magali Picard, a promis d’identifier publiquement ces entreprises, qui veulent être exemptées d’offrir des normes minimales à leurs travailleurs.
« Ce n’est pas vrai qu’elles vont se cacher derrière un anonymat quelconque. On va les nommer, on va les cibler, on va s’assurer que la population soit très consciente des pratiques de ces employeurs-là. Et s’il y a des mesures légales à être prises pour prouver que ces modifications-là ne peuvent pas être adoptées par ces employeurs-là, bien on va les prendre également », a prévenu Mme Picard.
Du côté du Conseil du patronat du Québec, la vice-présidente travail et affaires juridiques, Karolyne Gagnon, a expliqué que les employeurs devaient demander de telles exemptions pour garder une certaine « flexibilité » et qu’ils devaient pouvoir remplacer les employés absents, par exemple.