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Coronavirus: Trump veut soutenir l’économie et sauver sa campagne

AFP|Publié le 10 mars 2020

Donald Trump veut rapidement déployer une série de mesures pour soutenir une économie menacée par la COVID-19.

Donald Trump veut rapidement déployer une série de mesures pour soutenir une économie menacée par les conséquences de l’épidémie du nouveau coronavirus et tenter ainsi de préserver l’un de ses principaux arguments de campagne dans la course à la Maison Blanche.

Ces mesures, censées être annoncées mardi après-midi, devraient viser les entreprises mais aussi les ménages. Elles seront «majeures» et «de grande ampleur», a promis lundi le président américain, qui brigue un second mandat à la tête de la première économie du monde.

Il avait évoqué des coupes dans les taxes salariales et une aide aux personnes payées à l’heure, reconnaissant que «le monde a été pris de court» par le coronavirus.

«Nous travaillons très étroitement» avec les professionnels de la croisière et le secteur du transport aérien, «nous les aidons», a indiqué Donald Trump mardi, lors d’un court point presse.

Lors de cette même conférence, qui suivait une rencontre avec les assureurs, le vice-président Mike Pence a annoncé que les compagnies d’assurance «ont accepté de supprimer le ticket modérateur pour les tests et traitements du coronavirus».

Medicare, la couverture santé des plus âgés, et Medicaid, celle des plus pauvres, «ont assuré (…) que les tests et le traitement du coronavirus seront couverts», a-t-il ajouté, promettant qu’«il n’y aura pas de facture surprise».

Les mesures de soutien à l’économie doivent être précisées plus tard dans la journée, lors d’une autre conférence de presse dont l’heure n’a pas été précisée.

 

Mesures ciblées

La fille et conseillère du président, Ivanka Trump, a indiqué mardi, sur son compte Twitter, que Donald Trump «s’engage à soutenir les travailleurs payés à l’heure et à rendre des prêts de crise accessibles aux petites entreprises. Une baisse des charges sociales est également sur la table».

Beaucoup d’Américains ne pourront financièrement pas se permettre de cesser de travailler lors d’une éventuelle quarantaine, vu le peu de jours maladie dont ils disposent chaque année. Beaucoup de travailleurs sont par ailleurs payés à l’heure.

Le président américain «utilisera tous les outils à sa disposition pour protéger le travailleur américain», a assuré Ivanka Trump.

«La crise du coronavirus a mis en exergue le fait que le système de santé aux États-Unis était archaïque et que le gouvernement Trump n’avait pas fait grand-chose depuis son arrivée au pouvoir», a commenté dans une note John Plassard, analyste pour Mirabaud.

«Dans l’histoire américaine, seuls quatre présidents n’ont pas été réélus: Hoover, Ford, Carter et Bush Senior. Les raisons ont été à mettre (respectivement) sur: une dépression, une récession, une récession et une récession», relève-t-il.

Le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, avait indiqué de son côté vendredi que l’administration envisageait des mesures de relance «ciblées» pour aider les entreprises et les personnes les plus touchées, y compris celles placées en quarantaine. Distribuer «un millier de dollars à tout le monde» n’aurait «pas d’effet à long terme sur la croissance économique».

«Une réponse budgétaire est la plus appropriée face à la propagation du virus», a commenté pour l’AFP Rubeela Farooqi, chef économiste chez High Frequency Economics (HFE).

Selon elle, l’administration Trump peut envisager «des arrêts maladie payés ainsi qu’une réduction temporaire des charges sociales. Je pense également qu’il est d’important d’offrir un soutien ciblé aux petites entreprises» qui peuvent être «particulièrement vulnérables».

 

Mesures parlementaires

Donald Trump a de nouveau tempêté mardi matin contre une Réserve fédérale qu’il juge «minable et lente», l’appelant à une nouvelle baisse des taux, après celle décidée en urgence la semaine dernière.

Il doit par ailleurs recevoir mercredi à la Maison Blanche les patrons des principales grandes banques américaines, selon des sources bancaires à l’AFP.

L’épidémie de COVID-19 a fait plonger les marchés, Wall Street enregistrant lundi sa plus lourde dégringolade sur une séance en plus de 11 ans.

Le temps presse pour restaurer la confiance. Mais démocrates et républicains devront se mettre d’accord, les éventuelles mesures de la Maison Blanche nécessitant d’être validées par le Congrès pour être adoptées.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a reconnu lundi que «de nouvelles mesures parlementaires (allaient) vite devenir nécessaires». Elle a réitéré son appel à donner la priorité à la santé et la sécurité des travailleurs américains plutôt qu’aux intérêts des entreprises.

La dernière crise économique d’ampleur remonte à 2007, lorsque la bulle immobilière avait éclaté, entraînant les États-Unis dans une année et demi de récession.

Le président George W. Bush avait annoncé un plan de relance de 152 milliards de dollars, pour favoriser la croissance et aider les ménages surendettés, via notamment l’envoi d’un chèque à 130 millions de ménages pour stimuler rapidement la consommation, mais les récipiendaires avaient préféré rembourser leurs dettes.

Un plan de sauvetage de la finance doté de 700 milliards de dollars avait été adopté en octobre 2008. Et moins d’un mois après son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2009, Barack Obama avait lancé un nouveau plan de relance de 787 milliards de dollars, axé sur la consommation et l’immobilier.