Coderre n’est pas contre les cocktails de financement
La Presse Canadienne|Publié le 12 février 2024M. Coderre a affirmé que s’il était élu chef du PLQ et formait le prochain gouvernement en 2026, il continuerait à laisser ses ministres prendre part aux activités de financement. (Photo: La Presse Canadienne)
Un gouvernement libéral dirigé par Denis Coderre laisserait ses ministres participer aux cocktails de financement de son parti.
C’est ce qu’a indiqué l’aspirant pressenti à la direction du PLQ, en pleine controverse sur les méthodes de financement de la Coalition avenir Québec (CAQ).
Selon lui, un cocktail de financement est un «plateau extraordinaire» pour être mieux informé et prendre contact avec les citoyens.
Depuis bientôt trois semaines, l’opposition accuse la CAQ d’avoir fait miroiter l’accès à des ministres au cours de cocktails en échange d’un don de 100 $ à la caisse du parti.
Or la loi permet à toute personne de contribuer à la caisse d’une formation politique jusqu’à un maximum de 100 dollars ($) par an, mais sans contrepartie.
Jeudi dernier, nouvelle controverse: la CAQ a invité en octobre un couple endeuillé qui était en croisade en vue baisser le taux d’alcoolémie permis au volant à payer 100 $ par personne afin de parler deux minutes à la ministre des Transports, Geneviève Guilbault.
Fin janvier, le chef péquiste Paul St−Pierre Plamondon avait affirmé que s’il prenait le pouvoir, il interdirait à ses ministres de prendre part à des activités de financement, pour éviter tout conflit d’intérêts.
Mais un PLQ dirigé par l’ancien maire de Montréal Denis Coderre ne suivrait pas cette voie.
En entrevue avec La Presse Canadienne, il a affirmé que s’il était élu chef du PLQ et formait le prochain gouvernement en 2026, il continuerait à laisser ses ministres prendre part aux activités de financement.
«Je ne pense pas qu’un journaliste est achetable pour 100 $, encore moins un élu. Si tu es achetable pour 100 $, on a un maudit problème», a-t-il tranché, ce qui fait écho à ce que François Legault soutient comme argument, comme quoi ses ministres ne sont pas achetables.
Si les gens viennent l’aborder dans un cocktail «pour parler de leurs dossiers, ils sont là pour te sensibiliser, c’est correct», a plaidé M. Coderre.
Selon lui, il est normal que des personnes titulaires de charges publiques comme les élus soient en contact avec des citoyens, gens d’affaires ou d’autres élus qui discuteront avec elles d’enjeux qui les préoccupent ou de dossiers à faire progresser.
«Moi, je ne suis pas fonctionnaire, si je suis élu, je suis là pour représenter une population, alors si on a des fonctions, les gens viennent nous parler, pas juste du Canadien et de la victoire de la veille, ou de l’expansion de la Ligue nationale de baseball, ils viennent nous parler de leurs dossiers et nous sensibiliser.»
Qui plus est, selon lui, un élu prend une meilleure décision s’il est mieux renseigné par les personnes intéressées, les parties prenantes.
«La connaissance, c’est le pouvoir. En sachant une chose, tu vas prendre en considération ce que les gens te disent. (Une activité de financement), c’est un plateau extraordinaire.»
M. Coderre devrait faire savoir en juin s’il se lance dans la course à la direction du Parti libéral.
La semaine dernière, un sondage Léger commandé par les médias de Québecor suggérait qu’un PLQ dirigé par M. Coderre obtiendrait 21% des votes dans un scrutin, contre 15% actuellement avec le chef intérimaire Marc Tanguay.
Les répondants seraient 27% à penser que M. Coderre ferait un meilleur chef du PLQ.
Patrice Bergeron, La Presse Canadienne