Tarifs douaniers: Sheinbaum salue une «excellente conversation» avec Donald Trump
AFP|Mis à jour le 27 novembre 2024Frontière entre Tijuana et San Diego (Photo: Adobe Stock)
Mexico — La présidente mexicaine de gauche Claudia Sheinbaum a indiqué jeudi avoir eu une «excellente discussion» sur la sécurité et la migration avec le président élu américain Donald Trump, qui a menacé le Mexique, le Canada et la Chine d’une forte hausse des tarifs douaniers.
Guide pratique pour survivre aux tarifs douaniers de Donald Trump
« Nous avons abordé la stratégie mexicaine face au phénomène de la migration », a indiqué la présidente mexicaine sur X.
Claudia Sheinbaum a indiqué à son interlocuteur « que les caravanes [de migrants] n’arrivent pas à la frontière nord parce qu’elles sont prises en charge au Mexique ».
« Nous avons également parlé de renforcer la collaboration sur les questions de sécurité et de la campagne que nous sommes en train de réaliser dans le pays pour prévenir la consommation du fentanyl », a poursuivi Claudia Sheinbaum.
Le fentanyl est une drogue de synthèse « environ 100 fois plus puissante que la morphine et 50 fois plus puissante que l’héroïne », d’après l’agence américaine anti-drogue (DEA).
Selon Washington, le fentanyl, souvent produit au Mexique avec des composés chimiques venus notamment de Chine, provoque plus de 70 000 décès par overdose chaque année sur le sol américain.
Le président républicain élu Donald Trump avait confirmé lundi sa volonté d’« imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25% sur TOUS les produits entrant aux États-Unis », dès le 20 janvier, jour de son investiture.
« Cette taxe restera en vigueur jusqu’à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux arrêtent cette invasion de notre pays! », a-t-il ajouté.
« Président Trump, ce n’est pas par des menaces ou des tarifs douaniers que vous allez arrêter le phénomène de l’immigration ni la consommation de drogue aux États-Unis », avait répondu mercredi Claudia Sheinbaum dans une lettre à son futur homologue américain.
La présidente mexicaine l’avait menacé d’augmenter à son tour les tarifs douaniers mexicains sur les produits américains, déplorant que cette guerre commerciale allait menacer la compétitivité, l’inflation et l’emploi en Amérique du Nord.
« Je suis sûre qu’il va y avoir un accord avec les États-Unis et le président Trump », avait détaillé la présidente en réponse à une question lors de sa conférence de presse, après avoir lu sa lettre au président américain.
Les États-Unis se « tireraient une balle dans le pied » avec l’augmentation des tarifs douaniers de 25% sur les exportations mexicaines, a estimé mercredi le ministre de l’Économie Marcelo Ebrard.
« L’impact sur les entreprises serait énorme », a-t-il ajouté devant la presse, estimant que 400 000 emplois seraient menacés aux États-Unis.
Le Mexique, dont plus de 83% des exportations partent aux États-Unis, est membre de l’accord de libre-échange d’Amérique du Nord avec les États-Unis et le Canada (AEUMC). De nombreuses entreprises automobiles américaines sont installées au Mexique.