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Qui était Nijjar, le séparatiste sikh assassiné à l’origine de la crise entre l’Inde et le Canada?

AFP|Mis à jour le 16 octobre 2024

Qui était Nijjar, le séparatiste sikh assassiné à l’origine de la crise entre l’Inde et le Canada?

Des militants de l'organisation Dal Khalsa Sikh, un groupe pro-Khalistan, organisent une manifestation pour demander justice pour le séparatiste sikh Hardeep Singh Nijjar, tué en juin 2023 près de Vancouver. (Photo: Narinder Nanu Getty Images)

New Delhi — Le séparatiste sikh Hardeep Singh Nijjar, dont l’assassinat en juin 2023 près de Vancouver provoque une vive crise diplomatique entre l’Inde et le Canada, était un militant de longue date pour la création d’un État sikh indépendant de l’Inde.

Recherché pour «terrorisme» par les autorités indiennes, il a été abattu par deux hommes masqués sur le stationnement du temple sikh qu’il dirigeait à Surrey, près de Vancouver, dans l’ouest du Canada.

Réfugié au Canada depuis 1997 et naturalisé en 2015, il avait contesté dans les médias de ce pays les accusations formulées à son encontre par les autorités indiennes.

Né en 1977 dans l’État indien du Pendjab, où près de 60% de la population est sikh et où se trouve la capitale spirituelle de cette religion, Amritsar, il grandit dans un contexte de violente insurrection pour la création du « Khalistan », une patrie sikh indépendante de l’Inde.

À l’âge de 20 ans, il rejoint le Canada, pays qui abrite 770 000 sikhs, formant la plus grande communauté en dehors de l’Inde. Il y fonde une entreprise de plomberie et prend la tête du temple de Surrey.

Selon des informations de presse, Nijjar a été impliqué dans l’organisation de référendums pour les sikhs émigrés au Canada afin de démontrer leur soutien au « Khalistan ».

L’Agence nationale d’enquête indienne (NIA), les services indiens, avait offert une récompense d’un million de roupies (12 000$US) pour toute information conduisant à son arrestation.

Nijjar était recherché notamment pour une explosion qui a fait six morts et 42 blessés dans la ville de Ludhiana au Pendjab en 2007, selon le journal India Today.

Des accusations infondées, selon l’Organisation mondiale des Sikhs du Canada, une organisation à but non lucratif qui affirme défendre les intérêts des sikhs canadiens.

« Assassinat ciblé »

L’Inde s’est souvent plainte auprès de gouvernements étrangers, dont le Canada, des activités de militants sikhs qu’elle accuse de vouloir relancer l’insurrection au Pendjab.

En 2018, le premier ministre canadien Justin Trudeau s’était rendu au Pendjab, où le ministre en chef de l’État avait exigé des mesures contre Nijjar et huit autres dirigeants séparatistes sikhs.

L’Organisation mondiale des Sikhs du Canada avait dénoncé un « assassinat ciblé » et affirmé que les services secrets canadiens avaient prévenu Hardeep Singh Nijjar de menaces pesant sur lui.

M. Trudeau a estimé « crédibles » les allégations reliant les services secrets indiens à ce crime, des accusations qualifiées d »‘absurdes » par les autorités indiennes, qui ont démenti « tout acte de violence au Canada ».

La crise a redoublé lundi avec les expulsions par les deux pays des ambassadeurs réciproques et de diplomates de haut rang.

Le Canada a dit considérer les diplomates indiens comme susceptibles d’être impliqués dans l’assassinat et a dénoncé un manque de coopération des autorités indiennes dans l’enquête.