Le déficit budgétaire des États-Unis s’est réduit de moitié en 2022 par rapport à 2021, «une preuve supplémentaire de la reconstruction économique» du pays, s’est félicité le président Joe Biden. (Photo: Alex Wong pour Getty Images)
Washington — Le déficit budgétaire des États-Unis s’est réduit de moitié en 2022 par rapport à 2021, «une preuve supplémentaire de la reconstruction économique» du pays, s’est félicité vendredi le président Joe Biden à quelques semaines des élections de mi-mandat.
Le déficit fédéral s’est établi à 1,375 milliard de dollars pour l’exercice fiscal 2022 clos en septembre, soit 1 400 milliards de moins que l’année passée, «la plus forte réduction du déficit fédéral dans l’histoire américaine», s’est réjoui le président démocrate.
Le passif des comptes de la nation est en repli pour la deuxième année consécutive après avoir atteint un record en 2020, dépassant les 3 000 milliards en raison de la crise sanitaire de la COVID-19.
La réduction du déficit en 2022 représente «une nouvelle preuve de la reconstruction» économique des États-Unis, a déclaré M. Biden depuis la Maison-Blanche, ajoutant que sous son prédécesseur républicain Donald Trump, le trou s’était creusé «chaque année» dans les comptes du gouvernement.
Le déficit fédéral représente désormais 5,5% du produit intérieur brut (PIB) de la première économie mondiale, contre 12,3% l’année dernière et 15% en 2020.
«Voilà la preuve de notre reprise économique historique, poussée par notre effort de vaccination et le plan de soutien» du président Biden, a déclaré pour sa part la secrétaire au Trésor Janet Yellen dans un communiqué.
La diminution du déficit est surtout due à l’interruption des dépenses d’urgence liées à la COVID-19, qui avait paralysé l’économie mondiale, ainsi qu’à la forte reprise du marché de l’emploi américain. Ce regain du marché du travail a permis d’augmenter les recettes issues de l’impôt sur le revenu, de loin la première ressource de l’État fédéral.
L’économie des États-Unis a ajouté quelque 10 millions d’emplois depuis la crise sanitaire et le taux de chômage est revenu à son plus faible niveau en 50 ans.
À près de 1 400 milliards, le trou dans les comptes de l’État reste toutefois bien plus grand qu’en 2019 (908 milliards), avant l’apparition de la COVID-19
La dette va coûter plus cher
Les comptes de 2023 pourraient en outre se creuser encore avec la hausse des taux d’intérêt menée par la Banque centrale (Fed) pour lutter contre l’inflation, ce qui va augmenter le remboursement de l’abyssale dette américaine.
D’autres dépenses du gouvernement démocrate pèsent également déjà lourdement sur les comptes du mois de septembre, à l’image de l’annulation de certains prêts étudiants. L’impact de cette mesure, très critiquée par les républicains, a représenté plusieurs centaines de milliards de dollars sur le mois.
«Le déficit aurait été plus bas de quelque 400 milliards de dollars si l’administration Biden n’avait pas décidé en août la mesure coûteuse, inflationniste et régressive d’annulation de la dette étudiante», a protesté le Comité pour un Budget fédéral responsable, une organisation bipartisane.
Les recettes fiscales sur l’année ont atteint un record historique de 4,896 milliards de dollars, en hausse de 21%, a précisé un responsable du Trésor.
Les dépenses ont diminué de 550 milliards, ou 8,1%, du fait de la réduction des dépenses liées à la COVID-19, notamment les allocations chômage et les aides aux petites entreprises.
Elles s’élèvent néanmoins à 6,272 milliards, davantage que les prévisions budgétaires ne l’envisageaient, du fait de la hausse des taux d’intérêt, qui renchérit le coût de la dette, et des mesures de l’administration Biden pour diminuer le fardeau des prêts aux étudiants.
Du côté des emprunts fédéraux, l’endettement des États-Unis a augmenté de 2 000 milliards de dollars en 2022 pour s’élever à 24 300 milliards, soit 97% du PIB américain (contre 98,4 en 2021).