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Le Canada abandonne l’idée de conclure un accord de libre-échange avec la Chine, alors que les relations entre Ottawa et Pékin sont en crise, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie canadienne.
«La Chine de 2020 n’est pas la Chine de 2016», a justifié le ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne, dans un entretien au quotidien Globe and Mail.
La conclusion d’un accord de libre-échange avec la Chine constituait une priorité du gouvernement de Justin Trudeau à son arrivée au pouvoir en 2015.
Les pourparlers engagés en 2016 étaient toutefois sur la glace depuis l’arrestation à Vancouver d’une dirigeante du géant chinois Huawei le 1er décembre 2018, suivie de celle de deux Canadiens en Chine quelques jours plus tard.
«Je ne crois que les conditions soient réunies pour que ces discussions se poursuivent à l’heure actuelle», a indiqué M. Champagne en pointant du doigt la diplomatie «coercitive» de Pékin.
En juin, Pékin a formellement inculpé d’espionnage les Canadiens Michael Kovrig, ancien diplomate en poste à Pékin, et le consultant et homme d’affaires Michael Spavor, spécialiste de la Corée du Nord.
La directrice financière du géant Huawei Meng Wanzhou, arrêtée à la demande des États-Unis, est en liberté surveillée au Canada dans l’attente d’une décision sur son éventuelle extradition.
Washington l’accuse d’avoir contourné les sanctions américaines contre l’Iran.
«Notre priorité est de ramener les deux Michael à la maison», a indiqué M. Champagne.
Justin Trudeau et son homologue chinois Li Keqiang avaient lancé des «discussions exploratoires» sur le libre-échange en septembre 2016, la Chine espérant ainsi conclure son premier accord du genre avec un pays du G7.
La Chine est le deuxième partenaire commercial du Canada, loin derrière les États-Unis, mais les échanges bilatéraux sont en progression, malgré le froid diplomatique et la pandémie de coronavirus.